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Reviews 275 alienation while crafting memorable characters whose struggle to overcome their deficiencies captures the reader’s heart. Prophète does so with intense, often beautiful descriptions which are a mixture of masterful observations rendered poignant by their universality and symbolic markers of impending psychological peril: threadbare and oil-stained clothing,a house that leans representatively toward its demise,an abandoned car and equally corroded relationships. University of Colorado, Denver Linda Alcott Quignard, Pascal. Sur l’idée d’une communauté de solitaires. Paris: Arléa, 2015. ISBN 978-2-3630-8076-9. Pp. 80. 8 a. Pour qui s’émeut du rythme auquel Quignard publie (deux ou trois livres par an), et recule devant une œuvre imposante (une soixantaine de titres), ce petit livre constitue une excellente introduction. On retrouve les topiques chères à l’auteur, en un émiettement formel qui donne un ton et une cohérence caractéristiques à son discours. En quatre-vingt pages se livre ici la teneur, au sens musical, le fond du propos, en de courtes formules qui frappent la mémoire, et résonnent, pour qui les a lus, avec les livres précédents. L’auteur publie des conférences qu’il a données. Ce volume en contient deux:“Les ruines de Port-Royal”, lue à l’hôtel de Massa en octobre 2012, puis reprise à la cathédrale de Coutances en juillet 2014, lors du colloque de Cerisy qui lui était consacré, chaque fois illustrée de pièces musicales (clavecin, orgue); et“Complément aux ruines”, une“improvisation”(38), prononcée aussi à Massa en 2012, dont les subdivisions rappellent les courts chapitres de Dernier Royaume. Dans sa première intervention, l’auteur convoque des personnages historiques ou semi-fictifs—des créateurs—qui ont déjà alimenté ses méditations: Henry Purcell, Georges de la Tour, Blaise Pascal, Froberger. Et Meaume, héros du roman Terrasse à Rome (2000), Sainte Colombe (Tous les matins du monde, 1991), Monsieur de Pontchâteau (Petits traités, 1990). Des lieux aussi, qui ont fondé la poétique quignardienne: Port-Royal, illustration selon lui d’une idéale“communauté de solitaires”; Le Havre dans sa ruine de port bombardé en 1944, où il a passé sa petite enfance. Tous sont réévoqués pour illustrer la manière quignardienne de réfléchir et d’écrire, justifier son ethos de l’érémitisme lettré. Ce réseau d’échos assoit des formules résumant une poétique:“Ce que j’ai à dire a besoin de la nuit” (7). Ou encore, “Je ne pense pas par arguments; je pense toujours par images” (13), ce qui explique qu’une scène romanesque n’est pas différente d’une anecdote historique. Ou bien, “c’est sur la ligne mélodique de ces Ombres errantes [de Couperin] que j’ai conçu le premier tome de Dernier Royaume” (23). Enfin cette belle formule, modus vivendi de l’écrivain, de tout créateur:“Note ce que tu vois. Courage. Sans toi cela ne sera pas” (31). “J’ai une dette avec les ruines” affirme-t-il au début du second texte (39). Et de refaire résonner Le Havre pour montrer qu’il y a “une ivresse du froid” (55) chez celui qui s’éloigne de la société, qui a“le refus du siècle”comme les jansénistes de Port-Royal, comme le sanglier, parangon de l’animal solitaire. L’auteur réitère que “le référent chez les hommes n’est pas le groupe” (48) mais la solitude originaire utérine où s’enracinent nos affects et notre conscience. Cette courte leçon mélange, à son habitude, psychanalyse, histoire, anthropologie, philosophie, esthétique, narration de conte, pensée et“rêvée”, dans un format éminemment accessible. Saint Louis University (MO) Jean-Louis Pautrot Rychner,Antoinette. Le prix. Paris: Buchet-Chastel, 2015. ISBN 978-2-283-028414 . Pp. 282. 18 a. Peut-on mener conjointement une vie de sculpteur obsédé par l’idée de gagner un prix et une vie de couple avec enfants et obligations diverses? C’est le casse-tête du narrateur de ce roman qui confie ses...

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