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Khan,” which could be the beginning or the end of the story as the action takes place in Riverside Home, Louisiana, a few years before or after the stay on Vesania. Born in 1913, Jane is already senile at the age of fifty-four years and ends her days regularly visited by her friend Abigail. In the segregationist Louisiana, the relationship of these two women, one white and one black, is intriguing. The “vestibule” is also the place where Jane’s fantasies and memories are formed. For example, her father, Keith, the great seducer, was nicknamed“Kubla Khan”for having built a palace of Asian inspiration ; and, when she was only five, Jane witnessed the death of her mother, Marie Dufour, by the intermediary of a mirror, which has the long-term effect of Jane always needing some type of intermediary, such as Abigail, to understand life. Canisius College (NY) Eileen M. Angelini Kwahulé, Koffi. Nouvel an chinois. Paris: Zulma, 2015. ISBN 978-2-843-04739-8. Pp. 235. 18,50 a. Ce dramaturge d’origine ivoirienne publie un roman animé de voix et d’imagination fluides qui demeure étrangement ancré dans l’actuel. L’histoire est racontée pour sa plus grande part à la première personne, du point de vue d’un jeune Parisien dont la parole n’est pas entièrement fiable. Ezéchiel a arrêté ses études au lycée suite à la mort subite de son père.Visiblement désœuvré, cet habitant du onzième arrondissement se retire de la société pour se réfugier dans ses jeux vidéo, ses heures d’Internet, le sommeil et une série de fantasmes sexuels violents nourrie de son quotidien et de son entourage rétrécis. Le roman débute sur une scène d’inceste observée par des témoins. Cet épisode s’avère, doit-on le croire, la transposition fantasmée d’une autre scène, celle-ci réelle—le souvenir heureux de tendresse physique entre père et mère, dont il fut témoin dans l’enfance—qu’on retrouve à la fin du roman. À de nombreuses reprises nous passons ainsi presque sans transition du récit de rencontres assez banales, apparemment sans conséquence, à leur version passionnelle d’une violence très souvent sanglante et perturbante pour le lecteur. Initialement déconcertant, ce va-etvient traduit pourtant bien l’esprit vagabond du narrateur qui, de toute évidence, gère difficilement le deuil de son père et l’accession à la vie adulte. Dans son univers réduit existent pourtant d’autres êtres. La grande absente—écartée ou volontairement inaccessible—est la mère qui, selon les dires du narrateur, partirait de chez elle très tôt tous les matins. Il y a aussi la sœur du protagoniste, Sora’shilé qui, loin de Paris, communique avec Ezéchiel par courriel. Leur correspondance ponctue et structure le roman.Cependant,l’intrigue principale de Nouvel an chinois repose sur les interactions réelles ou imaginées avec d’autres personnages du quartier, notamment une jeune dentiste,Melsa,son mari maladif,Maximilien,et un voisin désaxé surnommé Nosferatu. Celui-ci serait l’auteur d’actes terroristes, surmédiatisés, révélés dans la dernière partie du roman, le jour de la fête du nouvel an chinois. À plusieurs reprises notre narrateur 266 FRENCH REVIEW 89.4 Reviews 267 offre ou menace lui aussi de tuer—en fantasme ou en réalité, il est difficile de le savoir—et à la fin lui aussi passerait à l’acte, ostensiblement encouragé par la tuerie de Nosferatu. Kwahulé fait ainsi, dans une certaine mesure, un portait de la société actuelle où des jeunes pleins d’imagination et d’énergie se trouvent soudain sans repères. Cette énergie, Kwahulé la communique superbement dans sa narration fluide où se mélangent parfois dans une seule phrase musiques, publicités, actualités et dialogues. L’important n’est sans doute pas de déterminer la réalité des faits relatés, mais de s’immiscer dans le rythme de cet univers raconté. De ce point de vue le roman est...

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