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qui inclut aussi l’amour particulier que l’on porte à ce qui a été”(117). Sandra Schmidt présente les pérégrinations de la réception littéraire de Tournier en Allemagne de l’Est. Si l’article est captivant pour les jeux politiques, il s’insère mal dans le projet de modernité et renvoie aux ouvrages canoniques. À travers Des clefs et des serrures (1979), Vues de dos (1981) et Journal de voyage au Canada (1984), Jean-Bernard Vray prête attention à “la nouveauté radicale d’une œuvre qui ne cesse de marier écriture et photo”(135). Jacques Poirier donne un bel exposé de Tournier dans l’histoire littéraire, face aux structuralisme, existentialisme et Nouveau Roman, quand “‘la mort du personnage’menaçait la littérature d’épuisement”(153); d’où un retour/détournement de l’hagiographie. Jacques Boislève clôt sur la filiation littéraire de Tournier avec Julien Gracq en un envoûtant miroir de deux portraits atypiques. La pluralité des approches fait le charme du recueil. Toutefois, ces discussions de“la modernité de Tournier”sont inégales;“Michel Tournier témoin de son temps”—titre de la quatrième partie—sied davantage à l’ensemble. Ces essais sont pertinents et fascinants pour perpétuer l’empreinte de l’écrivain disparu. Stony Brook University (NY) Franck Dalmas Coyault,Sylviane,et Marie Thérèse Jacquet, éd.Les chemins de Pierre Bergounioux. Macerata: Quodlibet, 2016. ISBN 978-88-7462-893-3. Pp. 351. Les vingt-six essais réunis dans cet ouvrage collectif construisent une approche transversale dont l’objectif est de retracer l’itinéraire de l’œuvre polymorphe de Pierre Bergounioux. Ils questionnent les grandes étapes qui constituent son écriture ancrée dans un savoir ethnologique, historique, géographique, philosophique et stylistique. Chaque contribution coordonnée autour de six axes thématiques analyse les enjeux réflexifs qui définissent l’œuvre bergounienne.Ils forment en conséquence une constellation fascinante que la voix même de l’écrivain à l’épreuve de l’écriture corrobore avec quatre de ses journaux Carnet de notes mis en lumière par C. Jérusalem. Avec de multiples regards panoramiques portés sur sa fiction romanesque et autobiographique composée de récits d’enfance et d’adolescence, les auteurs rentrent dans le détail en abordant des points précis de son écriture. Il en résulte une grande diversité d’expressions et de positions philosophiques qui sont au cœur des essais Une chambre en Hollande (2009) et Agir écrire (2008). V. Cordiner parle d’une “forme hybride qui contamine [...] le traité et le récit” (170). M. van Montfrans et G.A. Falco examinent les éléments constitutifs de L’orphelin (1992) et leur récurrence dans La casse (1994) et La ligne (1997) en tant que “récits de filiation” où participent des représentants de la lignée paternelle. Ces fictions qui témoignent d’une“écriture de l’absence”(69) sur la figure du père s’avèrent être d’une grande puissance génératrice et stylistique. Le thème de l’absence qui est donc prépondérant est le noyau fondamental que G. Tamburini et L. Demanze ciblent autour de la question du style dans Le style comme 252 FRENCH REVIEW 91.4 Reviews 253 expérience (2013). De pair avec ce questionnement stylistique en tant que marqueur social et désir de distinction, M. Termite et G. Larroux mènent une remarquable et innovante enquête chromatique. Ils montrent comment les “couleurs romanesques” (274) et “les couleurs critiques” s’entrecroisent et se manifestent dans La maison rose (1987), L’arbre sur la rivière (1988), L’orphelin (1992) et La Toussaint (1994), où les souvenirs d’enfance sont amplement revêtus de vert: “couleur de la végétation, il se répand par reflet” (279). Termite parle d’un effet “arc-en-ciel” (280). Les couleurs propres à l’essai sont dominées par le gris, le blanc, le noir et le violet. Cet effet opère ainsi un véritable retour à la matière, élevant Bergounioux parmi“les maitres du clairobscur ” selon G. Larroux (281...

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