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Madeleine Cottenet-Hage writes in the introduction, Pfaff’s questions reveal a deep understanding of Condé’s writings and of her unique voice in world literature. This volume introduces new readers to an artist and activist who feels deeply about the human condition; readers who know Condé’s work will enjoy being in the company of her voice again. Wake Forest University (NC) Sarah Barbour Picherit, Hervé G. Le livre des écorchés: Proust, Céline et la Grande Guerre. Paris: CNRS, 2016. ISBN 978-2-271-08995-3. Pp. 368. Comment Proust et Céline,qui furent contemporains,répondirent-ils aux épreuves personnelles, familiales et sociales qui traversèrent leurs vies? C’est par cette question que ce livre rapproche deux écrivains qui semblent avoir peu en commun. Dans la première partie, Picherit définit tout d’abord le concept de “peau”, qui sert de fil conducteur à sa lecture. Cette “peau” est un imaginaire qui enveloppe, protège et structure un individu, une famille ou une communauté et que diverses catastrophes peuvent “écorcher”. Ces catastrophes font apparaître les failles de l’imaginaire-peau mais elles engagent aussi à la mise en place d’une nouvelle structure de vie, un défi auquel Proust et Céline ont répondu par leur travail sur la fiction. Pour décrire les “peaux”qui enveloppent les familles de Proust et de Céline, c’est-à-dire les imaginaires qui les structurent, Picherit déborde du cadre des œuvres proprement dites des deux écrivains pour inclure un long détour par leur “roman familial” (56) respectif, ce qui, du moins dans le cas de Proust, nous éloigne du thème de la Grande Guerre annoncé par le titre. Les chapitres concernant Proust étudient notamment le Traité d’hygiène écrit par son père et évoquent le rôle de sa mère comme traductrice et exégète. Les chapitres consacrés à Céline analysent une légende familiale sur ses origines, ainsi que sa prétendue trépanation. L’analyse de Picherit s’enracine donc profondément dans la biographie des auteurs, un choix qui aurait mérité plus d’explications. Par leurs pratiques de l’écriture, Proust et Céline se confrontent aux “peaux” familiales qui menacent leurs identités. Proust, dans la Recherche, déploie son propre imaginaire en inversant la structure de la peau familiale. Dans le cas de Céline, Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit permettent à l’auteur de fonder une écriture musicale et rythmique et de développer le “masque” d’écrivain qu’il nommera Céline. Dans la seconde partie de son livre, nettement plus centrée sur les textes des deux écrivains et sur la Première Guerre mondiale, Picherit souligne la divergence entre les réponses de Proust et de Céline face à la catastrophe de la Grande Guerre, qui se cristallise chez tous deux dans l’image de l’église détruite, emblème de la perte du “repère-étalon” (229) organisant le monde social. L’option que Proust choisit est d’absorber en son for intérieur la mesure du monde et d’en faire la base de la création d’une nouvelle manière de vivre collective qui passe par la subjectivité de chacun. À l’opposé, Céline 210 FRENCH REVIEW 91.3 Reviews 211 se détourne de cette subjectivité et fonde une œuvre où le signe, par son rythme et sa “musique”, tente de s’imposer dans le monde réel comme un nouveau point de repère objectif excluant cependant l’individualité et les différences, une voie qui, selon Picherit, le mène à l’antisémitisme. Cette approche des œuvres de Proust et Céline comme réponses à des catastrophes personnelles ou communautaires est originale, complexe et bien écrite, mais elle laisse en suspens la question de la spécificité de l’œuvre littéraire par rapport à la biographie, à l’histoire familiale et sociale dans laquelle cette œuvre s’inscrit. Ripon College (WI) Dominique Poncelet Powers, Scott M. Confronting Evil: The Psychology of Secularization in Modern French Literature.West Lafayette, IN: Purdue UP, 2016. ISBN 978-1...

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