Abstract

Abstract:

This article explores what it means, from the individual’s point of view, to engage in right-wing extremism. Recent literature on political engagement showed that many individuals today feel excluded from formal democratic institutions, and thus turn to modes of political engagement centred on small-scale, often individual, actions that remain submerged in everyday life. Analysing the stories of two right-wing extremists, this article argues that this “aesthetic” mode of political engagement is essentially about (re)gaining a sense of control over their own lives in a world that seems to elude and ignore them. While these conclusions are based on observations of extreme right activists, this article argues that they can be extended to other contemporary social movements (anarchists, Islamists, environmentalists, feminists, etc.), revealing a paradigmatic shift from a “modern” conception of politics – based on rational debate, public space, search for consensus, liberal democracy, etc. – to an “aesthetic” conception of politics, which revolves more around affects and emotions, and is inscribed in the private sphere of actors’ daily experience. This forces us to rethink our conception of what is “political” and, as social scientists, to look for politics in somewhat unusual places.

Résumé:

Cet article explore ce que signifie s’engager dans l’extrémisme de droite, dans un contexte où de profonds changements socioculturels bouleversent notre façon de penser et d’agir politiquement. Les travaux récents sur l’engagement politique montrent que beaucoup de gens aujourd’hui se sentent exclus des institutions démocratiques formelles et se tournent par conséquent vers des modes d’engagement politique centrés sur des actions à petite échelle qui sont souvent individuelles et qui demeurent immergées dans la vie quotidienne. À travers l’analyse des récits de vie de deux extrémistes de droite, je soutiens que ce mode « esthétique » d’engagement politique consiste pour eux essentiellement à (re)prendre le contrôle de leur propre vie dans un monde qui semble les échapper et les ignorer. Si ces conclusions se fondent sur l’observation de militants d’extrême droite, j’affirme qu’elles peuvent être étendues à d’autres mouvements sociaux contemporains (anarchistes, islamistes, écologistes, etc.). Elles révèlent ainsi un passage paradigmatique d’une conception « moderne » de la politique - fondée sur le débat rationnel, l’espace public, le conséquentialisme, la recherche de consensus, la démocratie libérale. . . - à une conception « esthétique » de la politique qui s’articule davantage autour des affects et des émotions et qui s'inscrit dans la sphère privée de l’expérience quotidienne des acteurs. Cela nous oblige à repenser notre conception de ce qui est « politique » et à rechercher le politique dans des lieux un peu inhabituels.

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