In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Neurological Concepts in Ancient Greek Medicine par Thomas M. Walsche
  • Hélène Perdicoyianni-Paléologou
Neurological Concepts in Ancient Greek Medicine
Thomas M. Walsche
Oxford : Oxford University Press, 2016, 219 p., 55 €

Cet ouvrage se présente sous la forme d’un recueil de onze études destinées à décrire, d’une part, la pensée neurologique des Grecs depuis l’époque archaïque jusqu’au début de l’ère hellénistique et, d’autre part, à montrer que celle-ci demeure toujours vivante actuellement dans la partie de la médecine qui traite des maladies du système nerveux.

Après une préface consacrée à l’histoire de la science neurologique telle qu’elle fut établie par Thomas Willis au cours du XVIIe siècle, Thomas Walsche décrit les concepts neurologiques utilisés dans la poésie homérique. Il met l’accent sur la condition neurologique des guerriers qui ont subi des blessures à la tête au moyen d’une arme ou d’un instrument tranchant.

Les six études qui suivent sont consacrées au Corpus Hippocraticum. Après une succincte présentation de la datation des textes constituant le Corpus Hippocraticum, de leur transmission manuscrite et de leur contenu, l’auteur cherche à déterminer l’apport du traité intitulé Maladie Sacrée dans le domaine de la neurologie et de la neuroscience. Il procède par l’analyse de sa composition, ce qui lui permet d’illustrer les interprétations données par Hippocrate et ses disciples sur les causes de cette maladie ainsi que sur ses symptômes. Ensuite, il présente les grandes lignes du traité sur les Plaies de tête avant d’enchaîner avec l’arrière-plan des auteurs des traités hippocratiques afin de faire ressortir leurs conceptions relatives au système neurologique et au dysfonctionnement cérébral. Pour ce faire, il étudie les maladies qui affectent le cerveau, tels le sphacèle, la paraplégie, l’apoplexie, l’épilepsie, les maux de tête, l’aphasie, le strabisme, la paralysie faciale, le tétanos et l’opisthotonos.

À l’étude des affections cérébrales s’ajoute celle de la localisation du fonctionnement mental. L’auteur examine l’évolution graduelle des concepts liés au caractère, à la localisation et à l’activité du cerveau, qui ont été énoncés à partir de la période archaïque jusqu’à celle d’Aristote. Par cette esquisse diachronique, il détermine, dans un premier temps, la localisation de l’intelligence (noos), de l’affect (thumos), de l’esprit (phrenes) et de l’âme (psychè) chez Homère. Dans un second temps, il élucide les pensées des philosophes présocratiques sur la nature, la localisation du contrôle cognitif et la localisation thoracique de la cognition et de l’émotion. Ensuite, il met [End Page 486] au clair les concepts hippocratiques liés au fonctionnement et à la localisation du cerveau. En dernier lieu, il évalue la contribution de Platon à la localisation du fonctionnement cognitif, ainsi que l’innovation apportée par Aristote, qui a su généraliser le concept d’âme et placer les facultés cognitives dans le cœur.

L’étude suivante explore la séparation des nerfs des autres fibres. L’auteur établit une distinction entre ines et neura, en analysant l’évolution sémantique des deux termes à partir d’Homère jusqu’à Apollonios de Rhodes. Les deux derniers essais ont pour objet la naissance de la neuro-anatomie en Égypte à l’époque hellénistique et l’interprétation du Serment d’Hippocrate faite par les médecins d’aujourd’hui. L’ouvrage se termine par un index général (p. 195–204).

Finalement, nous saurons gré à l’auteur d’avoir mis à la disposition de la communauté scientifique un ensemble d’études sur l’histoire de l’évolution du concept de neurologie, ainsi que d’avoir ouvert des pistes pour alimenter le débat à propos de l’impact des théories neurologiques de l’Antiquité sur celles de l’époque moderne et contemporaine.

Hélène Perdicoyianni-Paléologou
University College London

pdf

Share