Abstract

Abstract:

La littérature dite "du terroir" s'appuie sur un mythe fondateur, porté par des valeurs locales ou régionales, pensées comme propres à l'aire géographique et démographique l'ayant produite. En cela, elle rejoint la notion de terroir utilisée dans les sciences pures et appliquées (géologie, agronomie): par ce substantif, la viticulture et, plus largement, l'industrie agroalimentaire désignent les propriétés du sol d'une aire donnée qu'on considère comme détentrice de certaines particularités (chimiques, physiques, climatiques) aptes à produire une variété précise de produits nulle part ailleurs imitables. C'est à étudier de plus près ce parallélisme entre les discours viticole et littéraire que se consacre cet article. Au passage sont examinés certains problèmes théoriques que soulève la notion de terroir. Si la réflexion offre quelques propositions critiques novatrices en tant que première tentative de défrichage d'un chantier plus vaste, elle vise à jeter les bases d'une approche interdiscursive qui pourra inspirer de futurs travaux consacrés au roman du terroir québécois.

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