Abstract

Abstract:

The idea that some diseases result from a poor fit between modern life and our biological make-up is part of the long history of what historian of medicine Charles Rosenberg has called the "progress-and-pathology narrative." This article examines a key episode in that history: 1973 Nobel laureate Niko Tinbergen's use of an evolutionary framework to identify autism as a pathogenic effect of progress. Influenced by British psychiatrist John Bowlby's work, Tinbergen and his wife Elisabeth saw autistic children as victims of environmental stress caused mainly by mothers' failure to bond with their children and to protect them from conflicting situations. However, the author argues that their position was not "environmental." For them, autism was due to a failure of socialization but the mechanisms that explain that failure were established by biological evolution. Situating their views within the context of Niko's concern about the derailment of biological evolution by cultural evolution, this article shows that their ideas are of special significance for understanding the persistence of the view that civilization poses a risk to human health.

Résumé:

L'idée voulant que certaines maladies soient causées par un mauvais ajustement entre la vie moderne et notre constitution biologique s'inscrit dans la longue histoire de ce que l'historien de la médecine Charles Rosenberg appelait le « progress-and-pathology narrative ». Cet article examine un épisode clé de cette histoire : l'utilisation d'un cadre évolutionniste pour identifier l'autisme comme un effet pathogène du progrès par le lauréat du prix Nobel de médecine 1973 Niko Tinbergen. Influencés par le travail du psychiatre britannique John Bowlby, Tinbergen et son épouse Elisabeth voyaient les enfants autistes comme des victimes du stress environnemental principalement causé par l'échec des mères à tisser des liens avec leurs enfants et à les protéger des situations conflictuelles. Nous soutenons toutefois que leur position n'était pas « environnementale ». Pour eux, l'autisme était causé par l'échec de la socialisation, mais les mécanismes qui expliquent cet échec relevaient de l'évolution biologique. En situant leur point de vue dans le contexte de la préoccupation de Niko concernant le déraillement de l'évolution biologique par l'évolution culturelle, cet article montre que leurs idées sont particulièrement importantes pour comprendre la persistance de l'idée que la civilisation représente un risque pour la santé humaine.

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