Abstract

Abstract:

L'œuvre de la romancière malgache Michèle Rakotoson est hantée par des paysages récurrents, qui permettent de mettre en regard ses romans et ses récits factuels de retour au pays. Son écriture est particulièrement sensible aux destructions de la nature fomentées par une mise en coupe réglée du pays et de son écosystème durant les divers régimes monarchiques, coloniaux et postcoloniaux qu'il a connus. L'auteure montre en effet la forte corrélation entre l'espace naturel et l'histoire des hommes qui, si elle reste souvent déniée et cachée, trace des signes à travers le paysage qui se proposent au déchiffrement de celui qui voudra les lire. Une perspective écocritique permet ainsi de déchiffrer, au- delà des préoccupations écologiques, la dimension politique et poétique du paysage, la façon complexe dont nature et mémoire humaine sont en dialogue, mais aussi l'énergie diffuse d'un pays "en- dessous," qui hante le texte littéraire de son bruissement.

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