Abstract

In recent years we have witnessed the rise of considerable resistance to genetically modified (GM) food and crops around the world. This has led to a moratorium on the planting of new GM crops in Europe, and regimes for the mandatory labelling of GM foods in more than 30 countries, including Japan and Australia. By contrast, the Canadian regulatory system has approved 51 “plants with novel traits” and “novel foods” since 1995, almost all of which are GM, and any demands to require labelling of these products have been resisted by the federal government. Working with theoretical concepts developed by Michel Foucault, this essay examines this situation in Canada. The author traces the way in which facts and values have together given shape to a biopolitical struggle between those scientists who would frame genetically modified organisms (GMOs) as a manageable risk and those who have adopted a more precautionary framing. Three specific terms used in Canadian “science-based” regulation – “novelty,” “familiarity” and “substantial equivalence” – can be seen to represent ambiguous compromises in these ongoing struggles at the international level. In Canada these concepts have been mobilized to narrow the horizon of what can be expected to be risky about genetic engineering, allowing swift approval of many GM crops. High-level scientific critiques of this system, however, buoyed by public concern, point towards the need for a more open-ended regulatory process in Canada, one that would acknowledge that decision making in this field is inevitably both technical and political.

Abstract:

Au cours des dernières années, nous avons observé une résistance de plus en plus importante aux aliments et cultures génétiquement modifiés un peu partout dans le monde. Ceci a entraîné l’imposition d’un moratoire sur la plantation de nouvelles cultures comprenant des organismes génétiquement modifiés en Europe et de régimes sur l’étiquetage obligatoire d’aliments génétiquement modifiés dans plus de 30 pays, y compris le Japon et l’Australie. En comparaison, le système de réglementation canadien a approuvé 51 « végétaux à caractères nouveaux » et « nouveaux aliments » depuis 1995 – la plupart étant génétiquement modifiés – et toutes les demandes concernant l’étiquetage de ces produits ont été résistées par le gouvernement fédéral. S’inspirant de concepts théoriques formulés par Michel Foucault, le présent article examine la situation au Canada. L’auteur retrace comment les données et les valeurs ont entraîné des conflits biopolitiques entre les scientifiques qui jugent que les organismes génétiquement modifiés posent des risques contrôlables et ceux qui insistent sur une plus grande prudence. Trois expressions précises utilisées au Canada dans la réglementation « à vocation scientifique » – « nouveauté », « familiarité » et « équivalence essentielle » – peuvent être perçues comme représentant des compromis ambigus dans le cadre de ces conflits continus à l’échelle internationale. Au Canada, ces concepts ont été mobilisés pour mieux prévoir ce qui pourrait entraîner des risques dans le domaine du génie génétique, favorisant une approbation rapide de plusieurs cultures génétiquement modifiées. Toutefois, des critiques de ce système à l’échelon scientifique supérieur – alimentées par les inquiétudes du public – semblent indiquer qu’on a besoin d’un processus de réglementation moins limité au Canada, ce processus tenant compte du fait que la prise de décisions en la matière comprend inévitablement des composantes techniques et politiques.

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