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  • La Sémantique et ses interfaces: actes du colloque 2013 de l’Association des sciences du langage ed. by Alain Rabatel, Alice Ferrara-Léturgie, Arnaud Léturgie
  • Bert Peeters
La Sémantique et ses interfaces: actes du colloque 2013 de l’Association des sciences du langage. Textes réunis et présentés par Alain Rabatel, Alice Ferrara-Léturgie et Arnaud Léturgie. Limoges: Lambert-Lucas, 2015. 340pp.

Le colloque 2013 de l’Association des sciences du langage était consacré à la sémantique, domaine des sciences du langage qui, de par ses multiples interfaces, est ‘susceptible de retenir l’attention bien au-delà des sémanticiens’ (p. 14). Il est question d’interfaces et/ou d’interactions dans l’ensemble des treize textes, ce qui n’a pas empêché l’équipe éditoriale d’articuler l’ouvrage en fonction de critères qui, malheureusement, ne sont visibles ni dans le corps du volume ni dans la table des matières, n’étant explicités que dans l’Introduction. Jacques François, Guy Achard-Bayle et François Rastier abordent des ‘problématiques épistémologiques structurantes’ (p. 13). Alors que François et Achard-Bayle attirent l’attention sur des travaux mieux connus en dehors de la France et méritant une plus grande attention de la part des sémanticiens français, Rastier résume les acquis de la linguistique de corpus et sa pertinence pour les sciences de la culture en général et la sémantique en particulier. Suivent cinq contributions dues à Gaston Gross, Catherine Schnedecker, [End Page 477] Danielle Leeman, Jean-Claude Anscombre et Iva Novakova, tous spécialistes de la syntaxe et du lexique français. Gross illustre à l’aide d’exemples concrets de soi-disant ‘emplois’ (de noms, d’adjectifs, de verbes, etc.) les interactions entre sémantique, lexique et syntaxe qu’il a identifiées et décrites au cours des vingt ou vingt-cinq dernières années. Schnedecker propose une nouvelle catégorisation des noms d’humains s’appuyant sur une combinaison de critères sémantiques et morphosyntaxiques dans un article qui, quoique non dénué d’intérêt, souffre de l’omission d’informations pertinentes et du recours à des tableaux dont l’interprétation est difficile. Leeman poursuit ses études sur les pronoms personnels du français, faisant valoir que tu, te et toi, plutôt que des allomorphes, sont des unités distinctes; on se demande quelles sont les répercussions de ses observations pour les autres pronoms, qu’elle n’a pas (encore) soumis à un examen détaillé (en particulier nous et vous, mais aussi les pronoms de la troisième personne). Anscombre montre que derrière les suffixes -ment et -age (gonflement versus gonflage) se cache une opposition aspectuelle, -ment désignant préférentiellement un point de vue ou une causalité interne et -age un point de vue ou une causalité externe; sa contribution, tout aussi stimulante que les autres, soulève la question (qu’il ne pose pas lui-même) de ce qui se cache derrière d’autres suffixes (tels que -rie dans gonflerie). Novakova s’attache au lexique des émotions, non seulement en français, mais aussi en anglais, espagnol, allemand et russe; elle oppose l’analyse textuelle (qui se situe au niveau textuel) aux analyses discursive, syntaxique et sémantique (qui relèvent du niveau phrastique). Les cinq études qui terminent le volume abordent la problématique des interfaces de la sémantique de l’extérieur: dans des travaux qui ne relèvent pas directement du domaine de la sémantique mais qui, d’une façon ou de l’autre, soulèvent des questions pertinentes, Mathieu Valette et Egle Eensoo nous parlent de traitement automatique des langues, Dominique Ducard de linguistique énonciative, le groupe μ (c’est-à-dire Jean-Marie Klinkenberg et Francis Édeline) de sémiotique, Jacques Moeschler de pragmatique et Jean-Pierre Desclés de logique.

Bert Peeters
Griffith University, Australian National University
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