Abstract

Le présent article sera consacré à l’analyse des représentations fictionnelles de la médecine chez quelques écrivains migrants d’origine asiatique qui ont choisi le français comme moyen d’expression. Les auteurs en question—il s’agit de François Cheng, Dai Sijie, Linda Lê et Anna Moï—disposent, en raison de leurs origines chinoises ou vietnamiennes et de l’expérience migratoire qu’ils partagent, d’un double regard qui leur permet de considérer à la fois les médecines dites “traditionnelles” et la médecine occidentale et de les confronter de façon plus ou moins subversive. Nous verrons s’ils réussissent, grâce à leur diplopie, à procéder à une ré-voire à une dés-orientation des discours dominants, qui, fréquemment, ont tendance à opposer la médecine occidentale d’un côté et les médecines douces et “alternatives” de l’autre, ou s’ils contribuent, succombant ainsi à une tentation auto-orientaliste, à la construction de deux traditions médicales distinctes, amnésiques de leurs histoires partagées.

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