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SCIENCES HUMAINES 471 qui attestent la persistance du genre. Mais ce dernier est * sur le point de mourir + lorsque bibliophiles et historiens de la littérature lui donnent * une nouvelle vie en tant qu=objet littéraire + B et c=est précisément à cette curiosité d=érudit que l=on doit les quelques pièces de Guillaume Apollinaire sur lesquels se clôt le recueil. Pour l=essentiel, cependant, celui-ci est formé de pièces du XVIII e siècle dont l=anthologie de Grisé permet d=apprécier et de goûter, suivant le mot d=Apollinaire, les excellents exemples * de santé morale +. Enfin, les plaisirs que l=édition de ces contes procurent au lecteur invitent moins à déplorer les coquilles et les inadvertances qui trop souvent déparent celle-ci [* son propre histoire +; * ce brûlant regard179art. +; * il écrivit des pièces de théâtre, dont le meilleur connu est +, etc. ], qu=à insister sur un travail éditorial qui offre, en annexes, une bibliographie du conte en vers gaillard, des notices biographiques relatives aux auteurs et une table aussi utile qu=érudite des motifs récurrents, c=est-à-dire un répertoire des lieux communs ou, si l=on préfère, des topoï à partir desquels s=invente cette littérature allègre et brillante aujourd=hui disparue, mais qu=avec Apollinaire * l=on serait fondé [...] à regretter + (MARC ANDRE BERNIER) Catherine M. Grisé, Cognitive Space and Patterns of Deceit in La Fontaine=s Contes Charlottesville, Rokwood Press, 1998, xviii-199 p. Les livres, les thèses, les articles savants sur La Fontaine et son œuvre sont pléthore et il est presque illusoire de parvenir à être informé de l=actualité critique du fabuliste. Catherine M. Grisé propose un livre sur les Contes du poète dont la critique retient plus volontiers les Fables. Il est vrai B et cela transparaît au bref état critique que Grisé dresse B que l=interface de la production poétique de La Fontaine suscite moins d=engouement. Il faut dès lors extirper l=objet d=un double discrédit : celui qui, pour être moral, n=en est pas moins prégnant (les sujets des Contes sont scabreux); celui qui réduplique le précédent en tenant leurs sources pour mineures dans l=histoire littéraire. Dans la réévaluation des Contes, si Grisé doit à l=analyse rendre grâce aux rares contes le plus souvent commentés, elle le fait tiraillée qu=elle est entre un travail de quasi-pionnière et ce qu=elle doit à une tradition hétérodoxe : aussi met-elle à son corpus d=enquête des textes moins souvent cités. Le livre de Grisé est précis, bien articulé, clair par ses schémas récapitulatifs, et, si cela ne suffisait pas, un index des noms comme des œuvres aidera le lecteur empressé. Du point de vue méthodologique, largement étayé dans l=introduction, il faut retenir la perception du texte narratif comme espace cognitif pour le lecteur et pour le narrateur; ce point de vue orchestre dès lors une attention soutenue pour les procédés d=ironie, de suspense et de renversement de l=information. Ces procédés cachent en 472 LETTRES CANADIENNES 2000 fait une permanence, celle des stratégies discursives variées qui, au total, reposent, dans les Contes, sur des modèles de duperie. Il ne faudrait pas entendre ici une structure statique de la duperie : au contraire, à la suite de Gregory Bateson et d=Erving Goffman, Grisé tend à restituer les interactions constantes qui construisent les structures de leurre ; en conséquence, elle ne propose pas une typologie de ces modèles déceptifs. Avec Roman Jakobson, elle n=oublie pas non plus que le mot vaut aussi pour lui-même et non en tant que simple substitut de la chose référée; cela conduit l=analyse à tenir sans cesse compte des effets poétiques comme information à part entière du commentaire critique. L=enquête proprement dite commence comme un acquiescement devant le discrédit des Contes : la matière est scabreuse, elle dévalorise le genre, elle le fait pour...

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