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586 LEITERS IN CANADA 2002 d'architexte. Les textes de Bertrandsont des lars projetessur I'ensemble du champ litteraire du romantisme, et evalues en fonction de leur originalite generique, puis confrontes a celui de la modemite, c'est-a-dire au point de vue de la reception, qui permet de comprendre comment leur genericite propre autorise a les lire camme des poemes enprose au encorecomme des nouvelles. De par l'ampleur de son questionnement theorique et critique, mais aussi par la clarte et la justesse de I'argumentation, dont Ie cheminement est toujours soigneusement balise et fleche, cet ouvrage est sans aucun doute I'une des meilleures contributions consacrees a I'reuvre d'Aloysius Bertrand, tout en etant d'un interet majeur pour qui s'interesse it la poetique des genres, et en particulier acelle de leur hybridation. Ce travail important est opportunement appuye chez Ie meme editeur par la publication de Vers et contes epars avec une presentation de Luc Bonenfant et Thierry Bissonnette. Cet ouvrage donne a lire dans une edition aisement accessible une anthologie des textes les moins connus de Bertrand, pour la plupart parus en revue entre 1828 et 1833, et constiluee de poemes et de nouvelles, rendant ainsi Ie lecteur contemporain plus a meme de prendre la mesure d'une ecrilure entierement vouee it la forme breve. (ROLAND LE HUENEN) Nathalie Fredette, Figures baroques de 'ean Genet Montreal, Paris, XYZ editeur, Presses universitaires de Vincennes, coli. Theorie et litterature, 2001, '92 p., 24,95$ Fidele it ses formes qui, it I'oppose du classicisme, se caracterisent par I'irregularite, la fantaisie et la sensibilite, Ie baroque deborde du cadre historique qu'on lui a assigne pour laisser sa trace dans la litteralure et dans I'art contemporains. Pensons, entre autres, it I'artiste de performance fran~aise Orlan, qui sesertdu plibaroque dans son travail sur I'identite du corps postmodeme. Dans son essai sur les Figures baroques de Jean Genet, Nathalie Fredette propose une autre interrogation, celle qui porte sur ce qu'elle nomrne « ]'reuvre-vie» de recrivain fran~ais. Selon Fredette, cette reuvre-vie contient un certain nombre de figures baroques qui servent de cle pour comprendre ce qu'on a souvent appele des «illogismes» dans I'reuvre de Genet. Martin Esslin, dans The Theatre ofthe Absurd (Londres, ' Penguin, 1991), n'a-t-il pas deja assode cette reuvre it la litteralure de l'absurde? Cette de, Fredette la trouve dans l'ultime texte de Genet, it savoir Un captifamoureux. Veritablemappemonde de l'univers genettien, ce texte tend un miroir it I'reuvre et it la vie de I'ecrivain et, toujours selon Fredette, permet de franchir Ie gouffre qui separe la production theiitrale de la production romanesque. On ne saurait reduire, cependant, Un captif UNIVERSITY OF TORONTO QUARTERLY, VOLUME 73, NUMBER 1, WINTER 2003/4 SCIENCES HUMAINES 587 amoureux aun texte de synthese. Comme Ie fait remarquer la critique, c'est un texte qui laisse son lecteur dans I'inconfort, precisement parce qu'il multiplie les points de vue et brouille les «fils conducteurs». En un mot, ce demier texte de Genet est baroque et son baroquisme est un reflet de celui que I'on retrouve dans toute I'reuvre. Le baroque est au creur des fictions de I'identite composees par Genet:«plus que tout autre», affirme Fredette, «[Genet] se designe comme pure fiction». Pour tenir compte de ces processus creatif et identitaire, Fredette retient trois figures: 1) la figure de la torsion dont <

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