In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

174 LETTERS IN CANADA 1989 et licencieuses, les comedies burlesques quebecoises? Pas vraiment, au chapitre du mariage et de la sexualite.' La subversion a lieu a un niveau moins immediatement visible, mais pas pour autant moins revelateur: celui ou s'opere le choc entre valeurs terriennes consacrees et celles, nouvelles, de la culture populaire industrielle et urbaine. On pourrait s'en etonner au premier abord: c'est la femme quebecoise - et surtout la mere -qui vehicule les nouvelles valeurs materialistes! Ajoutons qu'une autre difference entre le burlesque americain et quebecois, c'est que le public de celui-la etait constitue presque exclusivement d'hommes, tandis que le public a Montreal comprenait majoritairement des femmes. Ces deux constatations, avec les inferences qui s'imposent, doiventlaisser songeurl euse toutle lecteur/trice ... L'analyse que fait Hebert est generalement interessante et parfois tres revelatrice. Mais I'etude publiee par elle en 1981 demeure quand meme plus nerveuse et plus utile que celle-d. Ce curieux fait (Ia monographie de 1981 representait son memoire de maitrise: celle de 1989, sa dissertation doctorale) est du, pour ce lecteur au moins, aux defauts de Ia methode dont se sert l'auteure: un mariage peu fecond des procedes structurosemiotiques du Groupe d'Entrevernes avec les theories folkloristes de Maranda/Kongas-Maranda. Ce qui ressort surtout de cette analyse structuraliste-semiotique-narratologique-anthropologique peut paraitre impressionnant de prime abord, mais le procede finit par nous cacher plus qu'il ne revele. Heureusement, le bilan qu'en tire Hebert ensuite s'avere bien plus productif. Et comme pour son premier livre, les annexes qu'elle nous fournit (description des corpus quebecois et americain; reproduction integrale de cinq courtes comedies burlesques; bibliographie, index des pieces, index des noms propres) delecteront toutle chercheur/euse. Chantal Hebert peut done l'affirmer, ce qu'elle nous offre ici, c'est en effet 'un corpus dont il sera desormais de plus en plus difficile de ne pas tenir compte lorsqu'il s'agira d'evaluer les caracteristiques dominantes du repertoire theatral quebecois considere dans son ensemble.' (L.E. DOUCETTE) Henriette Dessaulles. Journal. Edition critique par Jean-Louis Major Les Presses de l'Universite de Montreal. 671. $63.00 Germaine Guevremont. Le Suroenant. Edition critique par Yvan G. Lepage Les Presses de l'Universite de Montreal. 367. $43.00 La parution, en 1971, du journal intime d'Henriette Dessaulles fut saluee avec enthousiasme par Ia critique, Jean-Ethier Blais allant meme jusqu'a qualifier de 'chantmerveilleux' ce texte etonnant d'une adolescente d'une quinzaine d'annees. Cet accueil favorable etait certes justifie: quelque cent ans apres qu'il eut ete ecrit, ce journal revelait une jeune fille dont HUMANITIES 175 1'existence personnelle et la force du moi obligeait aune revision de nos cliches sur le 193 siecle. Mais ce meme journal n'allait pas sans une serie de problemes relies, surtout, al'etat du texte. Pour se convaincre des imperfections de !'edition de 1971, qu'il suffise de s'etonner du titre (Journal d'Henriette Dessaulles 1B741188o), alors que le journallui-meme se rend jusqu'en mai 1881! Mais c'etait surtout l'etat du texte qui etait de nature asoulever des interrogations, dont les trois principales etaient les suivantes: des passages avaient ete supprimes, sans aucune indication precise quant a leur nature; des tranches manquaient, sans explications, creant des hiatus allant jusqu'a une annee; l'authenticite du texte lui-meme faisait probleme, vu la qualite d'ecriture plut6t remarquable chez une personne d'a peine quinze ans. Des lors, ce journal, en meme temps qu'il revelait un texte important du 19e siecle, soulevait des difficultes de fond quant a l'etablissement du texte. Ces deux raisons rendaient une edition critique necessaire, entouree de grandes attentes: le travail de Jean-Louis Major, me semble-t-il, les comble toutes. Dans }'introduction, Major aborde en premier lieu, comme il se devait, cette question de l'authenticite du texte. Usant d'une dialectique habile en examinant taus les aspects de la question, se demandant non seulement si le manuscrit est de la main de Dessaulles, mais s'il a ete l'objet d'une reecriture, Major arrive a une conclusion nette: le...

pdf

Share