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92Women in French Studies EntrevuedeBeatrixBeckparJanineRicouarten Normandiele9janvier1995 Janine Ricouart: Ce qui m'a surprise quandj'ai commencé à faire des recherches aux Etats-Unis pour préparer cette entrevue, c'est que très peu d'études critiques ont été publiées sur votre travail. Comment expliquez-vous ce silence de la critique américaine? Beatrix Beck: Il y a en Californie trois professeures d'université qui se connaissent entre elles, qui ont publié des articles ou fait des exposés et puis une autre aussi, je crois que c'était au Colorado. Parce qu'il y a unejeunejournaliste littéraire qui a fait un très bon article sur moi dans La Quinzaine littéraire, Valérie Marin LaMeslée, et c'estalléjusqu'aux Etats-Unis, etpuisjusqu'en Arménie... Valérie Marin La Meslée est très agréable, très intelligente et très consciencieuse... C'est la seule qui n'aitpas commis lamoindre erreur. Je veux dire qu'il y ades gens, des critiques à la télévision ou autrement... qui me sont très favorables, mais ils disent... des inexactitudes. Parexemple, Françoise Xénakis, qui esttrès connue, qui parle à la télévision, elle a dit beaucoup de bien de mon dernier livre, Moi ou autres, et parlant de la première des nouvelles, du héros, elle a dit que c'est unjardinier. C'est tout saufunjardinier! Il a un grand nombre de livres, il est très cultivé, etc. Pourquoijardinier? Etait-ce aumoment de l'affaire...je ne sais pas si vous aviez été au courantde l'affaire Omar... un crime peut-être commis parunjardinier?... Etait-ce pourcela?... Les gens, même les critiques, sonttrès romanciers, àpropos de vous, de votre vie... JR: Quel est votre livre préféré, parmi ceux que vous avezécrits? BB: Généralement, c'est le dernier. C'est le dernieren date: UneLilliputienne} JR: J'ai trouvé, par exemple en lisantLa Décharge, qu'il y a quelque chose de très pessimiste dans ce que vous écrivez... BB: Je trouve queje ne suis ni pessimiste, ni optimiste... J'essaie de n'être ni pessimiste, ni optimiste, et l'optimisme dans lavie m'afait faire pas mal de bêtises... J'essaie de décrire àpartirde mon imagination. JR: Il y a pourtant quelque chose de très réel, de très réaliste dans ce que vous écrivez, non? Cela m'a fait penser à Zola, en fait... BB: Jen'aime pas tellementZola. C'est-à-dire, c'était ... J'ai aimé son pamphlet, naturellement, J'Accuse..., et puis, ce qu'il a fait, c'était en réaction contre l'école précédente, les Romantiques, maisjem'efforce de n'être pas vraimentréaliste, parce queje trouve que les Réalistes restent à la surface des choses... Ils montrent bien un arbre, mais sans racines, sans oiseaux, sans le vent, ... JR: Ne pensez-vous pas qu'il y a quand même des éléments très réalistes dans La Décharge! La douleur, la tristesse, ... Ricouart93 BB: Pasuniquement, parceque cettepetitefille2 a aussi lajoie de son intelligence. JR: Oui, il y aun certain espoir, c'estvrai. BB: En effet... Sije me souviens bien, la dernière phrase dit: "Jusqu'où n'irai-je pas?" Elle monte, elle monte! Elle devient secrétaire d'un écrivain célèbre, il y a une ascension en somme. JR: C'est vrai, et on peut être optimiste et se dire: "Elle va y arriver" ou alors... BB: Oui, ellepeut aussi bien sejeter sous le métro. Il est insinué qu'elle a commis un crime, déjà, qu'elle a tué l'épicière... Non, c'estpas tellement réaliste parce queje crois quequelqu'un comme Zola, il observait, il racontait ce qu'il avait vu. Tandis que pour moi, c'esttout inventé, cette famille. L'origine de ça, c'est... J'étais en vacances avec mapetite-fille en Auvergne, et il y avaitun feu, il y avait une décharge qui brûlait tout le temps, toute seule, etje me suis dit: "Ça pourrait être dangereux s'il y avait un vent qui attisait...

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