Abstract

Aux Pays-Bas, les travailleuses domestiques migrantes font actuellement campagne sur plusieurs fronts pour avoir davantage de droits, pour que leurs droits soient mieux protégés en tant que travailleurs, pour réclamer l'aide sociale, et pour le droit de résider et de travailler aux Pays-Bas. Depuis 2006, elles reçoivent l'appui des syndicats néerlandais. Bien que les soins à domicile et les services ménagers aux Pays-Bas suivent traditionnellement la ligne de faille fondée sur le sexe et qui démarque la main-d'oeuvre payée et non payée, on accorde davantage de place aux autres lignes de faille qui distinguent les citoyens des étrangers, et le groupe ethnique dominant des minorités ethniques. Pour assurer le succès d'une campagne menée en collaboration avec les travailleuses domestiques migrantes sans papier et les syndicats néerlandais, il faudra réconcilier les besoins et les désirs d'un groupe de plus en plus divers de travailleuses. Dans le présent article, l'auteure décrit les intérêts divergents, les possibilités de collaboration et les contraintes politiques qui marquent la situation actuelle des travailleuses domestiques aux Pays-Bas, qu'elles soient migrantes ou de souche. Les propositions actuelles pour revoir la loi sur l'immigration aux Pays-Bas peuvent non seulement inspirer une campagne concertée visant à améliorer la situation de toutes ces travailleuses, mais aussi soulever de nouveaux défis. Pour arriver à donner du travail décent à toutes les travailleuses domestiques, il faudra éventuellement chercher au-delà de l'horizon national, en tentant à distribuer plus équitablement les soins, de protéger la main-d'oeuvre et d'assurer des avantages sociaux à toutes les travailleuses à l'échelle mondiale.

Abstract

In the Netherlands, migrant domestic workers are currently campaigning on various fronts for better rights: for protection of their rights as workers; for claims to social security; and for the right to reside and work in the Netherlands. Since 2006, they have received support from the Dutch trade union movement. While home-based care and household services have, in the Netherlands, traditionally been organized along the gendered fault line between paid and unpaid labour, other fault lines that distinguish citizens from aliens, and the dominant ethnic group from ethnic minorities, have become more significant. If a collaborative campaign of undocumented migrant domestic workers and the Dutch trade union movement is to succeed, it will have to reconcile the needs and desires of an increasingly diverse group of workers. In this article, I map out diverging interests, possibilities for collaboration, and political constraints that mark the current situation of domestic workers in the Netherlands, both migrant and native born. Current proposals to revise Dutch migration law may offer possibilities for a concerted campaign to improve the position of all of these workers, but they also present new challenges. Achieving the goal of decent work for all domestic workers may require thinking beyond the national horizon, towards a more equitable distribution of care, labour protection, and social benefits worldwide.

pdf

Share