Abstract

Les banques modernes émergèrent au Mexique dans les années 1860, pendant l'empire français de Maximilien de Habsbourg (1862 -1867), une des conquêtes impériales commanditées par Napoléon III, et à partir de ce moment-là, les banquiers français jouèrent un rôle dominant dans le développement du Mexique. Pendant les décennies précédant la Révolution mexicaine, les banques françaises financèrent la modernisation du pays, et une d'entre elles, la Banco Nacional de México, fonctionna comme banque centrale du Mexique. La Révolution mexicaine détruisit l'ancien régime et mit fin à la domination française des marchés du crédit mexicain. En 1920, le Président Alvaro Obregón, dans le but d'initier la reconstruction économique du pays, réorganisa tout le système monétaire et bancaire du Mexique; le Crédit Foncier se retrouva non conforme à la nouvelle législature et fut donc liquidé, causant une grande perte financière aux investisseurs français. Les puissants banquiers parisiens ou le gouvernement français ne purent rien faire. Après 1920, la France cessa de jouer le rôle principal dans le secteur financier du Mexique.

A partir d'archives mexicaines et françaises, cet article raconte l'histoire du Crédit Foncier Mexicain, une banque française qui opéra au Mexique pendant et après la Révolution mexicaine de 1910, et montre comment sa liquidation, en 1928, illustre la fin de l'hégémonie française en Amérique latine, notamment au Mexique, un pays où les banques françaises avaient dominé les marchés du crédit et des finances pendant un demi-siècle. Cette étude nous permet d'explorer les limites de l'impérialisme informel dans le contexte d'un pays non-colonial tel que le Mexique.

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