Abstract

L'oeuvre de Claude d'Abbeville, missionnaire capucin aux Tupinamba du Brésil au commencement du dix-septième siècle, était fortement imprégnée par les idées de sexe européennes. Mais ses rapports sur le travail, la guerre, les relations sexuelles, et la vie familiale autochtones révélaient que les femmes tupinambas se comportaient bien autrement que dans l'Europe de son époque. Néanmoins, il affirmait que les hommes dominaient sur la société tupinamba. Ses conclusions peuvent être interprétées comme une rectification des théories des historiens féministes récents, qui croyaient que les femmes amérindiennes jouissaient de l'autonomie, ou comme un reflet du biais mâle d'Abbeville. En réalité, son admiration pour les femmes tupinambas masquait une censure à peine dissimulée des vices moraux des femmes européennes, et sa pitié justifiait l'introduction de la religion, la loi, et des normes de comportement entre les sexes françaises chez les Tupinambas. Abbeville affichait de 1'optimisme dans le succès de sa mission et croyait qu'elle portait fin aux injures infligées sur les femmes tupinambas.

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