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Reviewed by:
  • Mouvement ouvrier et formation. Genèses : de la fin du XIXe siècle à l'après Seconde Guerre mondiale
  • Jacques Girault
Guy Brucy, Françoise Laot, Emmanuel de Lescure. - Mouvement ouvrier et formation. Genèses : de la fin du XIXe siècle à l'après Seconde Guerre mondiale. Paris, L'Harmattan, 2009, 150 pages. « Histoire et mémoire de la formation ».

Depuis 1997 fonctionne un séminaire du Groupe d'étude Histoire de la formation des adultes (GEHFA) sur le thème « Histoire des institutions pionnières en formation d'adultes depuis 1945 ». Le besoin se fit sentir d'interroger les expériences accumulées lors d'un colloque sur « Syndicalisme et formation ». L'ouvrage comprend sept communications et une introduction de Guy Brucy retraçant les grandes lignes de l'histoire du mouvement ouvrier français des années 1890. Souhaitons que la conclusion et l'index nominatif soient reportés dans le volume suivant annoncé.

Les thèmes traités vont de Georges Sorel à la Jeunesse ouvrière chrétienne en passant par les classiques universités populaires, les écoles normales ouvrières de [End Page 135] la CFTC, le Centre confédéral d'éducation ouvrière, les amicales d'instituteurs en 1909 face à la culture professionnelle et les organisations féminines chrétiennes.

À la méfiance à l'égard du système éducatif dispensé par l'État sans le contrôle ouvrier répondent les amicales d'instituteurs pour qui l'école, en intégrant des aspects de la culture professionnelle, notamment rurale, doit, par l'adaptation des programmes, être au service du peuple. Le succès des universités populaires, d'origine ouvrière, mais critiquées par les organisations syndicales, se ralentit au lendemain de la Première Guerre mondiale quand la question de la formation intellectuelle des ouvriers passe à l'ordre du jour pour les syndicats. Cette formation s'adresse surtout aux hommes mais, conséquence du christianisme social, des organisations catholiques prennent en charge, dans des cercles d'études, la formation d'une élite féminine. Cette ambition précède la mise en place d'une formation ouvrière à base ecclésiale, spécifique au syndicalisme chrétien, mais sortant, au moment du Front populaire, de l'influence de l'Église. Ce processus fut également engagé au sein de la JOC, pendant la Seconde Guerre mondiale, autour de Paul Bacon, et poursuivi dans la période suivante. De cet ensemble dominé par l'influence chrétienne, il résulte une approche nouvelle de la formation des travailleurs qui passe par la promotion des idées de pédagogie et de respect de l'individu. Reprenant certaines analyses de Georges Sorel, dans la tradition syndicaliste révolutionnaire, la CGT crée ses propres organisations de formation. Notons le rôle particulier dans ces deux grands types de structures syndicales de deux intellectuels, Vignaux et Zoretti, aux côtés de militants ouvriers éprouvés.

Ces études, fort synthétiques, rappellent que la formation des travailleurs doit être étudiée dans son rapport avec les organisations et les idéologies qui les caractérisent. Elles constituent des mises au point très utiles pour tous.

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