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  • « Justice et argent dans l'histoire ».Quelques réflexions sur le rôle des actes de colloque
  • Kouky Fianu
Garnot, Benoît (dir.) —Justice et argent. Les crimes et les peines pécuniaires du XIIIe au XXIe siècle, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2005.
Garnot, Benoît (dir.) —Les juristes et l'argent. Le coût de la justice et l'argent des juges du XIVe au XIXe siècle, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2005.

Les lignes qui suivent se voulaient au départ la recension de deux ouvrages liés à un même thème et issus d'un même colloque. Il est rapidement apparu que ces livres donnaient l'occasion d'une réflexion sur le rôle des actes de colloques et plus encore sur ce qui me semble être les exigences de ce genre de publication. Cette note comporte donc en premier lieu un compte rendu des livres en question et, en second lieu, les remarques qu'ils ont inspirées.

« Justice et argent dans l'histoire », ce thème ambitieux a rassemblé une soixantaine de participants dans le cadre d'un colloque qui s'est tenu à Dijon du 7 au 9 octobre 2004. L'événement a donné lieu, en 2005, à la parution de deux volumes publiés séparément, tous deux sous la direction de Benoît Garnot, aux Éditions universitaires de Dijon. Le premier, Justice et argent. Les crimes et les peines pécuniaires du XIIIe au XXIe siècle, rassemble les textes de 27 communications données les premiers jours de la rencontre (dorénavant abrégé Crimes). Le second, Les juristes et l'argent. Le coût de la justice et l'argent des juges du XIVe au XIXe siècle, comprend 20 interventions présentées le dernier jour (dorénavant abrégé Coût). Pour la cohérence de la recension, il convient de traiter ces volumes ensemble, comme le résultat d'une réflexion portée au même moment aux divers aspects d'un même thème. Les 47 contributions ne seront cependant pas abordées une à une, la critique s'arrêtant davantage à l'apport plus global de l'entreprise.

Si la publication en deux ouvrages se conçoit pour des raisons commerciales, on peut regretter de voir ici séparées des questions que l'on aurait aimé pouvoir lier. C'est le cas par exemple des peines pécuniaires et des recettes de la justice, les unes influençant les autres comme le rappelle justement un des auteurs (« une justice plus chère [. . .] se traduit par un prélèvement pénal pécuniaire plus régulier », P. Bastien, Coût, p. 9). Mais les premières, insérées dans le livre sur les crimes et les peines, ne voisinent pas avec les secondes qui figurent dans l'ouvrage sur les coûts de la justice. Les organisateurs, qui traitaient déjà ces questions séparément lors du colloque (« Thème 3 : les peines pécuniaires » et « Thème 4 : le rôle de [End Page 605] l'argent dans le fonctionnement de la justice »), ont maintenu les divisions d'origine lors de la publication (thèmes 1 à 3 dans le premier volume, thèmes 4 et 5 dans le deuxième). Ainsi, l'article de J. Claustre sur le coût de l'emprisonnement pour les justiciables au XVe siècle a-t-il été maintenu dans la section « La répression des crimes et délits » (Crimes) alors qu'on peut le rapprocher de « L'argent de la justice » traité dans l'autre volume (Coût). Sont également séparées les études sur la corruption, les unes prenant place dans la section « Crimes et argent, conflits et argent » (Crimes) lorsqu'il s'agit d'agents administratifs ou financiers, et les autres dans celle sur « L'argent des juristes » (Coût) s'il est question de malversations d'auxiliaires de la justice. La logique qui ressort du choix éditorial est de rassembler d'une part les textes relatifs au droit et à sa pratique (crimes, peines...

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