Abstract

Les Inuit du Nunavik se sont récemment vu reconnaître le pouvoir de déterminer eux-mêmes, au moyen de leurs « coutumes et traditions », qui est un Inuk pouvant bénéficier des avantages découlant de la Convention de la Baie James et du Nord qué bécois. Ce renvoi à l'ordre juridique autochtone apparaît d'autant plus singulier que l'État canadien cherche habituellement à garder un contrôle serré sur les règles qui régissent l'appartenance aux peuples autochtones. Dans une perspective de pluralisme juridique, le présent texte cherche à cerner les sources potentielles de ces « coutumes et traditions » inuit et à comprendre les raisons qui ont poussé l'ordre juridique canadien à renvoyer à l'ordre juridique inuit, mais aussi à faire apparaître les limites subtiles de ce renvoi.The Inuit of Nunavik were recently granted the power to determine themselves, according to their "traditions and customs," who is an Inuk according to the benefits granted by the James Bay and Northern Quebec Agreement. This appeal to the indigenous legal order may seem quite intriguing, as the Canadian state normally keeps a tighter rein on rules pertaining to membership in the Indigenous Peoples. From the point of view of legal pluralism, this article seeks to discern the potential sources of such Inuit "traditions and customs" and the reasons why the Canadian legal order is now willing to defer to the Inuit legal order, but also to bring to light the subtle limits of such deference.

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