Abstract

Nous présentons une analyse sociolinguistique de la flexion postverbale -ont 3pl en français acadien du nord-est du Nouveau-Brunswick. Il est démontré que la variation dans l’emploi de cette désinence traditionnelle est explicable d’abord par des facteurs extralinguistiques, plus particulièrement le réseau social. Cependant, le maintien de -ont est aussi conditionné par un phénomène interne à la langue, soit la contribution de cette désinence à la régularité des oppositions radicaux singulier/pluriel et les formes 3sg /3pl dans les paradigmes de verbes. Plus la présence de -ont permet d’optimaliser ces oppositions, plus la tendance à retenir cette flexion est importante. En somme, les formes telles que i-pouvont, i-voulont et i-buvont—qui permettent d’affirmer l’identité et la position sociale du locuteur au sein de sa communauté et d’optimaliser l’emploi des formes dans le paradigme verbal—ont des probabilités plus élevées d’être retenues.

Abstract

We present a sociolinguistic analysis of the third person plural verbal suffix -ont in the variety of Acadian French spoken in the northeastern region of New Brunswick. The analysis shows that variation in the use of this traditional morpheme is conditioned by external factors and in particular by social network. In addition, retention of -ont is conditioned by an internal factor, as this suffix regularizes the singular/plural contrast in stems, and the 3sg /3pl contrast in verbal paradigms. The more -ont optimizes these contrasts, the greater the tendency to maintain this morpheme. Thus, forms such as i-pouvont, i-voulont, and i-buvont—which allow speakers to communicate their identity and social position within their speech community as well as to optimize the use of forms in the verb paradigms—have a greater probability of being retained than other forms that offer fewer benefits.

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