Abstract

In the context of the heated rhetoric surrounding the legacy of political philosopher Leo Strauss’s thought in the United States, this essay illustrates that the roots of the polemic are found within Strauss’s approach to political philosophy, particularly as it is grounded in his critical interpretation of modernity and his distinction between esoteric and exoteric writing. This essay is an examination of how Strauss’s anxiety regarding the potential violence of “truth,” combined with his reaction against the limits of modernity and his celebration of a purer form of “classical” philosophy, contributes to the development of what Gillian Rose calls a “holy middle.” As such, the rhetoric of Strauss’s critique of modern liberalism risks being overwhelmed by the ferocity of its own polemic. In the midst of the contemporary polarized “culture wars” in the United States, it is not surprising that the tone of Strauss’s polemical attack against liberalism often usurps the issues his ideas intended to resolve.

Dans le contexte du débat passionné entourant l’oeuvre du philosophe politique Leo Strauss aux & Eacute; tats-unis, le présent essai indique que cette polémique trouve ses racines dans la façon dont s’y prend Strauss pour traiter de la philosophie politique, particulièrement parce qu’elle s’insère dans son interprétation critique de la modernité et de la distinction qu’il fait entre l’écriture ésotérique et exotérique. Cet examen de l’inquiétude de Strauss en ce qui a trait à la violence potentielle de la « vérité », combinée à sa réaction envers les limites de la modernité et de sa célébration d’une forme plus pure de philosophie « classique », contribue au développement de ce que Gillian Rose appelle une «médiane sacrée ». Comme telle, la rhétorique de la critique de Strauss en matière de libéralisme moderne risque d’être submergée par la férocité de sa propre polémique. Au coeur des « guerres culturelles » contemporaines polarisées aux É tats-unis, il ne faut pas s’étonner que le ton de l’attaque polémique contre le libéralisme usurpe souvent les questions que ses idées visaient à résoudre.

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