Abstract

Le présent article analyse la transformation d'un contexte de politiques sociales à caractère «communautaire» en faveur d'un discours des droits en Finlande. Ce discours se concentre sur les diverses significations genrées qui s'attachent à la construction formelle de la personnalité juridique. On y démontre que dans le contexte social antérieur, l'égalité entre les femmes et les hommes s'entendait comme une question de redistribution, alors que dans les années 1990, le retournement vers un cadre fondé davantage sur les droits de la personne entraîne une insistance particulière sur la reconnaissance. Les questions comme l'autodétermination, la protection de la vie privée et les dispositions anti-discriminatoires sont devenues plus importantes qu'elles ne l'étaient dans le cadre d'analyse antérieur. Cela a pour conséquence négative d'exacerber les différences de genre, jusque-là imperceptibles dans le modèle social des années 1960. Les mesures de politique sociale visant à atteindre l'égalité et la symétrie entre les femmes et les hommes donnent lieu à une dichotomie plus marquée du public/privé et à une plus grande répartition du travail selon les sexes en ce qui a trait à la parentalité et aux soins des enfants. C'est ainsi que le déclin de l'État-providence et le processus d'individualisation ont agi au détriment des femmes et de l'égalité entre les sexes.

Abstract

The article analyzes the shift from a "communitarian" welfare context towards the increasing rights discourse in Finland. The focus is on the various gendered meanings attached to the formal construction of legal personality. It is shown that in the earlier welfare context, equality between men and women had been understood as an issue of redistribution, whereas the 1990s shift towards a framework of increasing human rights signifies an emphasis on recognition. Issues such as self-determination, protection of privacy, and anti-discrimination have become more important than they were in the earlier welfare model. The adverse impact is caused by increasing gender differentiation, which was not discernible in the 1960s type of welfare model. The social policy measures to enhance equality and symmetry between men and women are giving way to a deepening public/private split and a gendered division of labour in regard to parenthood and care. In this respect, the decline of the welfare state and the processes of individualization have worked to the detriment of women and gender equality.

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