Abstract

Le présent article analyse et compare les lois civiles portant sur la violence conjugale adoptées par la Saskatchewan et l'Alberta, en se concentrant sur l'aide d'urgence mise à la disposition des femmes, victimes de violence. Les auteures tracent l'émergence de cette réponse législative dans le contexte de la restructuration économique et politique au Canada durant les années 1980 et 1990 et identifient les distinctions entre les approches néo-libérales et néo-conservatrices en Saskatchewan et en Alberta respectivement, par rapport à la violence conjugale. Les auteures décrivent également le contexte des réformes étatiques entreprises, de façon plus générale, par rapport à la violence faite aux femmes, tout en tenant compte des luttes féministes exigeant l'intervention de l'État en cette matière ainsi que des critiques féministes subséquentes. En procédant à l'examen des phénomènes de la «familialisation», de la privatisation et de la criminalisation, les auteures identifient les avantages et les limites de cette approche à la violence faite aux femmes et elles signalent les nuances, les contradictions et les tensions, internes et externes, entre les idéologies néo-libérales et néo-conservatrices. Puisque les auteures reconnaissent que les lois civiles portant sur la violence conjugale ont été bénéfiques pour certaines femmes, les auteures ne prônent pas leur abrogation, mais elles explorent des réformes qui pourraient les rendre plus sensibles aux besoins des femmes qui subissent de la violence.

Abstract

This article analyzes and compares civil domestic violence legislation in Saskatchewan and Alberta, focusing on the emergency relief available to victims of woman abuse under the legislation. The authors situate the emergence of this legislative response within the context of economic and political restructuring in Canada over the 1980s and 1990s and identify distinctions between neo-liberal and neo-conservative approaches to domestic violence policy in Saskatchewan and Alberta respectively. Civil legislation is also situated within the context of state reforms undertaken in relation to violence against women more broadly and within the context of feminist advocacy for, and critiques of, the state response to woman abuse. Through an examination of familialization, privatization, and criminalization, the authors identify the benefits and limits of this approach to violence against women and note the nuances, contradictions, and tensions within and between neo-liberal and neo-conservative ideological positions. Since they recognize that civil domestic violence legislation is useful to some women, the authors do not advocate its repeal but do explore reforms that could make it more attentive to the needs of women experiencing violence.

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