Abstract

Cet article examine un groupe de femmes nées en Acadie (Nouvelle-Écosse) qui, ayant épousé des officiers coloniaux français, sont forcées par la conquête anglaise à quitter la colonie, voyager en France, et par la suite, s'établir dans la nouvelle colonie française de l'île Royale (Cap-Breton). Le rôle joué par le genre, la classe sociale et l'identité coloniale dans le processus de transition qui a amené ces femmes de l'Acadie à Louisbourg, ville capitale de l'Île Royale, sera évalué. Cette étude, basée sur les registres coloniaux français et l'inventaire après décès d'une des femmes, remet en question l'idée préconçue des femmes d'élite de Louisbourg comme étant aristocratiques et métropolitaines. De plus, elle remet en question le portrait de la société acadienne d'avant 1755 comme étant sans classes sociales. Ce groupe d'Acadiennes formait la base d'un réseau social à l'Île Royale dont l'importance s'étendait aux relations entre cette colonie et les Acadiens en terre britannique.

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