Abstract

Depuis les attentats du 9/11, la sécurité dans l'aviation est au coeur des préoccupations des é tats occidentaux, dont le Canada. On a mis en oeuvre des mesures sécuritaires d'une sévérité inégalée, et tous les voyageurs aériens savent qu'en vertu de ces mesures, il faut présenter certains documents supplémentaires et prévoir des voyages plus longs. Cependant, la contextualisation de ces initiatives dans un cadre plus vaste permet de les percevoir comme les volets logiques et complémentaires de mesures déjà établies et qui se propagent dans ce qu'on peut désormais qualifier de société de surveillance ou d'é tat axé sur la sécurité. C'est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur et où la surveillance fait partie intégrale non pas d'un projet précis de suivi de suspects mais bien d'un processus de triage social généralisé des populations. Dans le cas qui nous intéresse, il s'agit d'un triage en fonction du niveau percüu de dangerosité. Qui plus est, la sécurité devient, dans le cadre des régimes de gestion du risque, le nouveau critère de mesure de la qualité des politiques. Par conséquent, les instances aéroportuaires canadiennes misent désormais sur l'information préalable sur les voyageurs (IPV) et sur le dossier passager (DP) en tant que moyens de suivre les voyageurs et sur l'élaboration, sous l'égide de la nouvelle Administration canadienne de la sû reté du transport aérien (ACSTA), d'un plan concerté de contrôle des passagers et des bagages. Les exigences du libré-échange mondial signifient que les é tats doivent accorder une haute priorité à la mobilité des biens et des personnes. Ils doivent toutefois imposer des limites à cette mobilité en vue de démontrer que les installations aéroportuaires sont sécuritaires et que certaines catégories de personnes auront beaucoup de difficulté à franchir les frontières (internes).

Since 9/11, aviation security has become a major preoccupation of Western governments, not least Canada's. Some unprecedented security measures have been taken, and all air travelers are aware both of how these now affect their need for certain documents and of the extra time required for air travel. When placed in a broader frame, however, these developments may be seen as rational expansions of existing measures increasingly common to what might be seen as the symbiotically growing "surveillance society" and "safety state." Here, surveillance has become a feature not of specific monitoring of suspects but of generalized social sorting of populations, in this case in relation to their perceived levels of dangerousness. And safety is the new criterion of good policy within risk-management regimes. The result, in Canadian airports, is a new emphasis on Advanced Passenger Information (API) and the Passenger Name Record (PNR) as the means of tracking travellers and the development of a coordinated plan under the new Canadian Air Transport Security Authority (CATSA) for the screening of passengers and baggage. The demands of global free trade mean that mobility of goods and persons is a high priority, but this is constrained by the need to demonstrate that airport conditions are safe and that certain classes of person do not cross the (internal) border easily.

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