Abstract

Drawing upon a wide array of sources, from ethnographies and fur trade narratives to coroners' inquest depositions and police reports, this article explores the constructed and contested meanings that Aboriginal peoples and newcomers attached to Aboriginal suicide in Canada's Pacific Northwest and Prairies. Between 1823 and 1927, literary depictions of suicidal Aboriginal women and coroners' inquests into alleged Aboriginal suicides constructed racial difference and legitimated dispossession and regulation by representing Aboriginal peoples as primitive, irrational, and doomed to extinction. With the advent of federal administration in the 1870s, coroners' inquests also served as 'contact zones' that allowed Aboriginal witnesses (sometimes in cooperation with police investigators) to contest negative stereotypes and government policies and offer their own counter-narratives in return. Speaking of the traumatic impact that the loss of land, lives, and freedom was having on certain segments of their communities, Aboriginal witnesses also suggested how variables like gender, age, marriage, and religion were influencing responses to colonialism and suicide patterns in select communities. The state, however, invested the proceedings with the majesty of law, legitimating stereotypical constructions of the suicidal, drunken, and criminal Indian that continue to govern interpretations and assumptions of Aboriginal suicide in contemporary Canada.

À partir de sources variées (données ethnographiques, récits sur la traite des fourrures, rapports de police, dépositions obtenues dans le cadre d'enquêtes du coroner, etc.), l'auteur cherche à comprendre la signification, contestée et bâtie de toutes pièces, attribuée par les peuples autoch tones et les nouveaux arrivants au suicide des Autochtones dans les régions canadiennes Nord-Ouest du Pacifique et des Prairies. Entre 1823 et 1927, en se fondant sur des descriptions littéraires du suicide de femmes autochtones et sur des rapports d'enquêtes sur le suicide présumé de certains Autochtones, on a établi des différences entre les races, légitimé l'expropriation des Autochtones et promulgué certains règlements, puisque ces documents décrivaient les Autochtones comme étant des peuples primitifs, irrationnels et condamnés à disparaître. Avec la venue de l'administration fédérale dans les années 1870, les enquêtes du coroner ont également servi de « zones de contact » qui permettaient aux témoins autochtones (parfois en collaboration avec les enquêteurs de police) de combattre les stéréotypes négatifs et de contester les politiques gouvernementales en donnant leur version de l'histoire. En décrivant l'effet traumatisant que la perte de terres, de vies humaines et de leur liberté avait eu sur certains groupes de leurs communautés, les témoins autochtones ont révélé l'effet que pouvaient avoir certaines variables, comme le sexe, l'âge, le mariage et la religion, sur la réponse au colonialisme et les tendances suicidaires dans certaines communautés privilégiées. Toutefois, l'État a investi ces débats en vertu de la loi, légitimant par le fait même les stéréotypes liés au suicide, à l'alcoolisme et à la criminalité chez les Autochtones, qui influencent encore de nos jours les interprétations et les hypothèses de suicide chez les Autochtones au Canada.

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