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Reviewed by:
  • L’émergence de la modernité urbaine au Québec. Saint-Jean-sur-Richelieu, 1880–1930
  • Dale Gilbert
Jean Gaudette, L’émergence de la modernité urbaine au Québec. Saint-Jean-sur-Richelieu, 1880–1930 (Québec: Septentrion 2011)

Dans l’édition du 4 décembre 1903 du Canada Français de Saint-Jean-sur-Richelieu, un journaliste écrit : « Nous sommes dans un siècle de progrès … ». (167) Les hommes et les femmes habitant cette municipalité sont en effet témoins et acteurs au tournant du xxe siècle, comme ailleurs au Québec, d’une série de transformations de l’espace urbain et de la vie urbaine sur lesquelles porte l’ouvrage de Jean Gaudette. L’auteur se fait ici ethnographe en décrivant les « … conditions matérielles de la vie des citadins d’autrefois … ». (7) Soucieux de rapporter « ce qui a existé » plutôt que « ce qui s’est passé » (8) entre 1880 et 1930, Gaudette offre des chroniques d’une urbanité en évolution. Cette période est marquée par diverses avancées technologiques et de nombreux changements de pratiques, de normes et de représentations, bref par l’émergence d’une « modernité urbaine » sur laquelle, par ailleurs, l ’auteur ne s’étend pas au plan conceptuel. Le choix des thématiques abordées est issu des préférences personnelles de Gaudette. Le dépouillement systématique des journaux de Saint-Jean-sur-Richelieu est au cœur de sa démarche méthodologique. Il porte sur la presse le regard critique nécessaire afin d’en tirer une interprétation juste. Les procès-verbaux des délibérations du conseil municipal et des annuaires sont également mis à profit, tout comme un grand nombre d’études rassemblées dans une bibliographie touffue.

Dans une introduction aux allures de chapitre contextuel – l’avant-propos constituant sa véritable introduction –, Gaudette présente un historique de Saint-Jean-sur-Richelieu et dépeint son évolution sociodémographique durant la période 1880–1930. Il s’attarde également à démontrer son statut de ville par l’analyse des différentes fonctions urbaines en présence. Cet examen lui permet d’annoncer la teneur des douze chapitres composant cet ouvrage de 273 pages fort agréable à lire et fruit d’un élégant travail d’édition. Les trois premiers chapitres sont consacrés à la mobilité de déplacement et aux infrastructures [End Page 275] qui y sont associées. Les questions de l’état et de l’entretien des artères de la municipalité, de l’accroissement de la circulation automobile et des aléas des déplacements pédestres (rues, trottoirs, traverses) sont successivement abordées. L’approvisionnement alimentaire de même que les lieux centraux où il est réalisé, la halle et la place du marché, sont l’objet du quatrième chapitre. L’auteur ouvre, par la suite, une fenêtre sur les services de santé et d’assistance en se penchant sur les œuvres des Sœurs de la Charité à Saint-Jean-sur-Richelieu (hôpital, hospice, jardin d ’enfance, patronage). Les eaux structurent les sixième et septième chapitres, qui portent notamment sur les activités ludiques et commerciales reliées à la rivière Richelieu et sur l’approvisionnement des citadins en eau potable. Des considérations entourant la qualité de l’eau fournie par l’aqueduc, l’auteur passe à celles portant sur l’arrivée de l’électricité au huitième chapitre en traitant, entre autres, des compagnies impliquées et de l’utilisation de l’énergie électrique par la municipalité et ses résidants. Gaudette porte ensuite son regard sur l’aménagement des parcs, leur gestion et leur investissement par les citadins (ch. 9), sur la cohabitation urbaine des Johannais avec les animaux et sur leur rapport à ceux-ci (ch. 10), ainsi que sur la gestion des déchets (ch. 11). Le douzième chapitre est consacré, pour sa part, aux lieux d’inhumation et aux pratiques funéraires.

Cinq chapitres débutent par un survol de l’origine et du développement du sujet abordé durant la période, deux autres, par des...

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