Abstract

Le récit de Latifa ben Mansour explicite le profond tiraillement existant entre la réalité de la langue—système de représentation verbale de l’objet et véhicule d’interlocution—et l’impérative présence de la loi du silence qui frappe d’interdit des concepts, des images et des manifestations langagières. La parole est obstruée par l’horreur et l’effroi, le Sujet refuse le “dire,” le vide communicationnel s’installe dans son espace locutionnaire. Malgré tout, il saura actualiser les divers moyens—verbaux et non verbaux—pour satisfaire à la nécessité impérieuse de dire les événements et les exigences que les circonstances répressives signalent comme réservés, voire non dicibles. La rupture du silence et la résurgence de la parole font sauter les digues du passé non avoué, pour mettre en place la réalité d’un discours nouveau inscrit dans l’avenir. Cette lecture s’attache, par conséquent, aux différents phénomènes de la signification induits par le texte, et à tout ce qu’il ne dit pas et dont il appelle la restitution.

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