Abstract

L'article décrit la précarité et autres conséquences inattendues que peut entraîner le traitement d'exception du travail domestique en tant que « travail à nul autre pareil », en examinant la controverse causée par le paiement des heures supplémentaires pour les aides familiales résidantes en Israël. Bien que la jurisprudence des tribunaux du travail d'Israël offre un continuum de solutions à la problématique du paiement des heures supplémentaires pour cette catégorie de main-d'œuvre, la manière dont la Cour suprême d'Israël interprète actuellement la loi nationale dénie à ce groupe de travailleuses le droit de se faire payer les heures supplémentaires en raison de la nature unique des caractéristiques de ce travail. Le fait que les travailleuses domestiques soient exclues de la loi nationale, en ce qui a trait au paiement des heures supplémentaires, donne plusieurs raisons de se méfier également du traitement d'exception qu'on réserve au travail domestique à l'échelle internationale. Les racines idéologiques du traitement d'exception à l'échelle nationale—définies dans l'article comme une forme de hantise de la marchandisation—associées à l'intérêt économique pour le travail domestique à bon marché—ont servi à consacrer la médiocrité des conditions de travail dans le secteur du travail domestique au lieu de les combattre. De plus, l'expérience d'autres programmes de protection gouvernementale, comme les mesures d'adaptation pour la main-d'œuvre de groupes vulnérables ainsi que les avantages de l'aide sociale, a démontré que le traitement d'exception et la réglementation résiduelle tendent à avoir l'effet contraire et à entraîner des conséquences imprévues et non voulues, y compris de nuire aux groupes mêmes qu'ils devaient protéger. En s'inspirant de l'étude de cas israélienne, l'article suggère que le traitement d'exception réservé aux travailleuses domestiques risque de refléter leurs désavantages fondamentaux et de les consolider, par la suite, sur les plans de l'expression, de l'économie et des institutions.

Abstract

This article maps the precarious and unintended consequences that may emerge from the exceptional treatment of domestic work as "work like no other," through an examination of the controversy over overtime pay for live-in care workers in Israel. While the case law from the Israeli labour courts provides a continuum of solutions to the question of overtime pay to live-in care workers, the current legal interpretation of the national law by the Supreme Court of Israel denies overtime pay to this group of workers due to the unique nature of live-in care arrangements. The exclusion of domestic workers from the general national law of overtime pay provides several reasons to be wary of exceptional treatment of domestic work at the international level as well. The ideological roots of the exceptional treatment in the national level—identified in the article as a form of commodification anxiety—coupled with the economic interest in cheap domestic labour have served to entrench substandard working conditions in the domestic work sector rather than counter them. In addition, experience with other protective governmental programs, such as employment accommodation mandates for vulnerable groups of employees and residual benefits in the welfare context, have shown that exceptional treatment and residual regulation tend to backfire and garner unintended and unwanted consequences, including harming the very groups they were set out to protect. Using the Israeli case study, the article suggests that exceptional treatment of domestic workers risks reflecting and further constituting the fundamental expressive, economic, and institutional disadvantage of domestic workers.

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