Le culte des muses dans l'esthétique de Sidoine Apollinaire

JM André - Aevum, 2009 - JSTOR
JM André
Aevum, 2009JSTOR
Sidoine Apollinaire, noble gaulois devenu évêque de Clermont-Ferrand au Ve siècle,
illustre bien la survie de l'otium litteratum cicéronien, idéal inséparable du" culte des Muses"
qui s' épanouit dans les Carmina et dans les parties versifiées de ses Epistulae. Sidoine
opère une sélection dans le catalogue des" neuf soeurs": Calliope, Clio, Erato, Terpsichore
et Thalie. Il leur attribue des domaines spécifiques, notamment à Thalie, muse d'une
comédie" classique" qu'il aime, mais surtout inspiratrice d'une poésie ludique d'inspiration …
Sidoine Apollinaire, noble gaulois devenu évêque de Clermont-Ferrand au Ve siècle, illustre bien la survie de l'otium litteratum cicéronien, idéal inséparable du "culte des Muses" qui s'épanouit dans les Carmina et dans les parties versifiées de ses Epistulae. Sidoine opère une sélection dans le catalogue des "neuf soeurs": Calliope, Clio, Erato, Terpsichore et Thalie. Il leur attribue des domaines spécifiques, notamment à Thalie, muse d'une comédie "classique" qu'il aime, mais surtout inspiratrice d'une poésie ludique d'inspiration horatienne. Curieux d'onomastique et d'étymologie savante, l'évêque révèle ses sources par sa bibliothèque, où les profanes cohabitent avec Augustin et Prudence. L'influence du cicéronianisme et de sa tradition oratoire jusqu'à Pline le Jeune et Fronton est perceptible, alors que les sources philosophiques sont ambiguës: notamment celle du platonisme romain. Sidoine assume la géographie symbolique du royaume des Muses, latinise souvent les Musae en Camenae, mais il développe surtout, dans le sillage de l'esthétique augustéenne, un symbolisme dominé par les grandes antinomies de la Poétique.
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