GLANES

L Dubreuil - Annales révolutionnaires, 1918 - JSTOR
L Dubreuil
Annales révolutionnaires, 1918JSTOR
il ne lui manque qu'un cœur honnête pour faire un patriote illustre, quel malheur qu'il n'ait
point d'âme 1 Le voilà impliqué, disent les sots, dans une affaire très sérieuse [la procédure
du Châtelet sur les auteurs des journées des 5 et 6 octobre 1789], Je l'absous volon-tiers de
tout ce qu'il peut avoir entrepris contre les intérêts de la couronne. On ne sauroit jamais
couper les bras trop courts aux princes et il seroit bon, pour le salut du peuple, qu'ils fussent
presque tous en tutelle. Mais qui n'a point observé la politique versatile de Riquetti? Je l'ai …
il ne lui manque qu'un cœur honnête pour faire un patriote illustre, quel malheur qu'il n'ait point d'âme 1 Le voilà impliqué, disent les sots, dans une affaire très sérieuse [la procédure du Châtelet sur les auteurs des journées des 5 et 6 octobre 1789], Je l'absous volon-tiers de tout ce qu'il peut avoir entrepris contre les intérêts de la couronne. On ne sauroit jamais couper les bras trop courts aux princes et il seroit bon, pour le salut du peuple, qu'ils fussent presque tous en tutelle. Mais qui n'a point observé la politique versatile de Riquetti? Je l'ai vu avec effroi s' agiter en forcené pour entrer aux Etats, et je me disois alors: réduit à se prostituer pour vivre, il vendra sa voix au plus offrant et dernier enchérisseur. D'abord, contre le monarque, il lui est vendu aujourd'hui, et c'est à sa vénalité que nous devons presque tous les décrets funestes qui ont passé depuis celui du veto, jusqu'à celui de l'initiative de la guerre. Qu'attendre d'un homme sans principes, sans mœurs, sans honneur. Le* voilà devenu l'âme des gangrenés et des ministériels, l'âme des con-jurés et des conspirateurs. Louis-Philippe d'Orléans, lui-même, parott du parti de la Cour; et vous imaginez que le Châtelet, que Bailly, Motier et toute la clique des ennemis de la liberté, vendus au cabinet, chercheroient à les perdre! Sottise prononcée que tout cela)»(Ami du peuple du mardi 10 août 4790). II. Oraison funèbre de Riquetti.-«Peuple, rends grâce aux dieux, ton plus redoutable ennemi vient de tomber sous la faux de la Parque. Riquetti n'est plus: il meurt victime de ses nombreuses trahisons, victime de ses trop tardifs scrupules, victime de la barbare prévoyance de ses complices atroces, allarmés d'avoir vu flottant le dépositaire de ses affreux secrets.» Frémis de leurs fureurs et bénis la justice céleste. Mais que vois-je? Des fourbes adroits dispersés dans tes grouppes ont cherché à surprendre ta pitié; et déjà dupe de leurs faux discours, tu regrettes ce perfide comme le plus zélé de tes défenseurs; ils ťont représenté
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