Abstract

Les romans moins connus de Rachilde (1860-1953), dont ceux publiés après la Première Guerre mondiale, commencent à retenir l'attention de la critique contemporaine, qui a eu tendance à les considérer comme des variantes ratées des premiers chefs-d'œuvre reconnus (Monsieur Vénus, 1884), sinon comme des curiosités cantonnées dans une évocation apolitique de la Belle Époque. En fait, des récits, tels Le Château des deux amants (1923), Madame de Lydone, assassin (1928) et Les Voluptés imprévues (1931), marquent la tendance de Rachilde à se distancier stratégiquement des genres populaires pratiqués par les bas-bleus de son temps, dont le roman sentimental et le roman social sur la condition ouvrière. Ils exemplifient en retour un recyclage culturel de sources iconographiques, dont l'œuvre d'Ingres et le rococo, qui met en parallèle l'Entre-deux-guerres et l'Ancien Régime. Ce dispositif oppose les potentialités révolutionnaires de la société française aux forces de résistance aux changements en cernant la réversibilité des relations de pouvoir entre garants de l'ordre établi (dont l'aristocratie) et prolétaires.

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