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Book Review 151   dans son livre, « the need to condemn ideologies that allow the end to justify the means » (The Rebel). Beaucoup qui « had at one time considered Sartre the leading voice on the political left now realized that Camus was correct in his criticism of Communism » (137). King apporte un jugement mesuré sur l’attitude de Camus pendant la guerre d’Algérie, insistant comme le fait Jean Daniel, l’ami de Camus, que ce dernier n’avait jamais été partisan d’une Algérie française mais s’opposait viscéralement à la violence des deux camps. De plus, Camus avait pressenti qu’ une Algérie « linked to an empire of Islam […] would bring the Arab peoples only increased poverty and suffering » (Algerian Reports). Sans s’y appesantir, King présente le livre de David Caroll, Camus the Algerian comme « a well argued defence of Camus’s position against such left-wing critics as Edward Said, Conor Cruise O’Brien and Frantz Fanon » (137) et cite les nombreuses interventions de l’écrivain et journaliste en faveur du peuple algérien, le premier qui s’était élevé contre le sort misérable des Berbères en Kabylie à cause de l’indifférence du gouvernement français. En bref, si dans ce livre King laisse parler les œuvres de Camus, elle en donne aussi en quelques phrases des analyses judicieuses, et nous rappelle que les questions éthiques que soulève l’écrivain sont toujours pertinentes pour notre monde. De plus, elle voit en Camus l’Algérien « a forerunner of many displaced by decolonization and independence movements » qui élicite de plus en plus notre sympathie (138). Colette Trout Ursinus College Liliane, Lazar. L’Empreinte Beauvoir : Des écrivains racontent. Paris : L’Harmattan, 2009. Pp. 222. ISBN : 978-2-296-10133-3. 21€. L’Empreinte Beauvoir réunit les témoignages de vingt personnalités (écrivains, journalistes ou féministes) qui commentent l’impact que Simone de Beauvoir a eu sur eux. La plus grande partie des textes recueillis sont des entretiens au cours desquels Liliane Lazar interroge ses interlocuteurs sur leur relation avec Simone de Beauvoir et son œuvre. Élizabeth Badinter, Benoite Groult, Yolanda Astrida Patterson, Danièle Sallenave, Dominique Desanti, Gisèle Halimi et Yvette Roudy parmi d’autres parlent donc de celle que l’on considère aujourd’hui comme l’aïeule du féminisme du vingtième siècle. Tous les intervenants ne sont pas de la même génération, certains possèdent une excellente connaissance de l’œuvre beauvoirienne sans avoir fait partie de son entourage, d’autres ont fréquenté l’écrivaine plus ou moins régulièrement faisant parfois appel à sa collaboration pour organiser diverses manifestations, d’autres encore la connaissaient surtout par le biais de Jean-Paul Sartre. Quel que soit la nature de leur rapport avec Simone de Beauvoir, tous rendent hommage au rôle qu’elle a joué dans la vie intellectuelle du vingtième siècle et témoignent de son influence sur leur propre parcours. 152 Women in French Studies Dans son introduction, Liliane Lazar se donne pour objectif de rendre Simone de Beauvoir « vivante et proche de nous et de faire un portrait vrai, réaliste et sincère ». Bien qu’elle souligne que le recueil n’a pas de visée hagiographique, il n’en trace pas moins un portrait extrêmement positif de Simone de Beauvoir. Si cette dernière n’est pas présentée comme un être parfait, sans erreurs de jugement et suscitant chez tous la sympathie immédiate, elle est indéniablement perçue comme une femme d’exception dont les idées sont loin d’être considérées dépassées. Quelles que soient les réserves émises par les intervenants (elles sont rares), Simone de Beauvoir apparaît comme une femme moderne, respectée et admirée qui a touché plusieurs générations de féministes et d’écrivains en France comme à l’étranger. Peu importe la position que l’on défende, sa critique de la condition féminine est indissociable de la réflexion sur la nature et la culture féminine. La majorité des...

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