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  • Ris, masques et trétaux. Aspects du théâtre du XVIIIe siècle. Mélanges en hommage à David A. Trott
  • Annie Cloutier (bio)
Ris, masques et trétaux. Aspects du théâtre du XVIIIe siècle. Mélanges en hommage à David A. Trott, études réunies et éditées par Marie-Laure Girou Swiderski, Stéphanie Massé et Françoise Rubelin, Québec, Les Presses de l'Université Laval, Les collections de la République des lettres, Symposiums, 2008, xii-384 p.

Longtemps laissé de côté comme parent pauvre du siècle précédent, le théâtre du XVIIIe siècle ne retient l'attention des chercheurs dans sa totalité que depuis quelques décennies. Malgré la présence dans les recherches dix-huitiémistes des pièces et des écrits théoriques de Marivaux, de Beaumarchais et de Diderot, il a fallu le travail de quelques pionniers pour montrer toute la richesse de l'ensemble du théâtre des Lumières. David Trott était l'un de ces pionniers, et son départ soudain a laissé bien des terrains de recherche en friche ainsi que bon nombre de pistes qu'il ne tient qu'aux chercheurs actuels d'explorer davantage. C'est d'ailleurs en hommage à ce passionné de théâtre que le présent [End Page 161] recueil d'articles se donne à lire. Pour assurer un certain ensemble, l'ouvrage a été séparé en sept parties contenant chacune de deux à quatre articles. Nous ne pouvons que saluer le travail des trois éditrices (Marie-Laure Girou Swiderski, Stéphanie Massé et Françoise Rubellin) qui ont réussi à créer un ensemble cohérent à partir de dix-neuf articles ayant pour seul point commun le théâtre.

La première partie, fort courte, consiste essentiellement en un hommage rendu à David Trott par le biais de trois voix : Michèle Weil-Bergougnoux, Mark Bannister et Russon Wooldridge. Chacun souligne les grandes qualités de chercheur de David Trott en s'appuyant en partie sur les travaux de collaboration effectués pour les projets de bases de données que sont les CÉSAR, SATOR et Théâtres d'Ancien Régime. Mais ce sont également aux qualités humaines que renvoient ces trois articles, au goût marqué de David Trott pour le partage amical des savoirs, à sa passion pour le théâtre, à sa curiosité insatiable et à sa disponibilité toujours enthousiaste. L'article de Wooldridge nous propose, de plus, un très court exemple de ce qu'offre comme possibilités l'analyse de la voix au théâtre par l'utilisation de la base de données Théâtres d'Ancien Régime. À partir d'une liste de mots prononcés par un personnage, on peut forger le vocabulaire qui lui est inhérent et, dans le cas d'un Arlequin, par exemple, déceler les singularités du personnage chez différents auteurs, mais aussi en repérer les similitudes.

Intitulée « Théories et pratiques », la deuxième partie s'ouvre sur l'intéressant questionnement étymologique du mot « personnage » effectué par André G. Bourassa. Partant des trois fonctions propres à la notion de personnage - mise en image, support de l'action et dédoublement -, Bourassa s'intéresse au passage du texte à la scène, en insistant sur le choix du comédien qui modèle son personnage en fonction des spectateurs. C'est justement ce choix de jeu du comédien qui retiendra l'attention de Françoise Rubellin par le biais des didascalies contenues dans La double inconstance de Marivaux, essentiellement celles touchant les lazzis d'Arlequin. Jugées comme superflues ou redondantes à bien des égards, ces didascalies sont présentées par Rubellin comme servant à l'auteur de « fonction satirique, psychologique et dramaturgique », plutôt qu'une simple surenchère d'informations visant à diriger à outrance le jeu des comédiens. Par son analyse fine des didascalies accusées, Rubellin prouve toute leur utilité. Elle ne s'empêche pas pour autant de souligner son hésitation en ce qui concerne les didascalies liées au commentaire sentimental : s'agit-il d'indications que Marivaux adresse aux...

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