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Reviewed by:
  • Shall We Dance? A Patriotic Politics for Canada, and: The European Roots of Canadian Identity
  • Marcel Martel (bio)
Charles Blattberg. Shall We Dance? A Patriotic Politics for Canada McGill-Queen’s University Press 2003. 196. $24.95
Philip Resnick. The European Roots of Canadian Identity Broadview. 128. $22.95

En dépit de titres différents, ces ouvrages présentent des similarités. D'abord, ils abordent quelques-unes de nos obsessions nationales : non pas [End Page 353] celle pour le hockey, mais plutôt l'identité ou comment démontrer l'existence d'une identité distincte en dépit de notre proximité avec le géant américain. Pour sa part, Charles Blattberg traite du «mal » canadien ou de nos difficultés à modifier l'ordre symbolique canadien, notamment la constitution, d'une manière telle que les Amérindiens, les Québécois et les Canadiens anglais puissent s'y identifier. Ces ouvrages sont nés dans des circonstances un peu semblables. Ce sont des séjours à l'étranger, plus court dans le cas de Philip Resnick puisqu'il a écrit son volume lors de son passage à Paris entre 2002 et 2003 tandis que Blattberg était à l'extérieur du pays pendant sept ans. Ces séjours ont inspiré et incité nos auteurs à réfléchir, dans leurs essais respectifs, sur l'expérience canadienne.

Débutons par l'ouvrage de Resnick. Sa lecture m'a rappelé la fameuse équation, proposée par Yvan Lamonde, pour définir l'identité québécoise. Ainsi, l'identité québécoise comporte, contrairement à ce qui a été dit et écrit, beaucoup moins d'influence française et catholique et plus d'influence britannique et américaine. Sans se lancer dans un exercice similaire, l'essai de Resnick se concentre sur des éléments de l'équation : soit les influences européennes. Pourquoi a-t-il opté pour cet aspect en particulier? Ses éléments de réponse sont parsemés tout au long de son essai. D'abord, parce que l'Europe, ici la référence à l'Europe est celle à l'Union européenne, «can [...] help provide Canada with a counter-weight to American hegemony in a world where American values [...] differ from our own». Ensuite, et voilà une piste de réflexion intéressante, parce que l'Union européenne, tout comme le Canada, se questionne sur la finalité de son projet politique, économique et social. Ces doutes, questionnements et remises en cause, qui ponctuent la construction européenne depuis la Seconde Guerre mondiale, présentent des points communs avec le Canada. Comme on le sait, le Canada a vécu des crises, notamment celles provoquées par les référendums de 1980 et 1995 sur l'avenir du Québec, qui ont menacé son existence.

L'essai de Resnick insiste sur les similarités entre le Canada et l'Union européenne, notamment lorsque l'on examine les questions de la culture politique, de la gestion des relations internationales (l'internationalisme plutôt que l'unilatéralisme sied mieux au Canada et à l'Union européenne), du rôle de l'État dans la redistribution de la richesse, la protection et la promotion du secteur culturel, la réglementation des échanges économiques et la protection de l'environnement en citant l'exemple de l'accord de Kyoto. Ce dernier aspect sera révisé par l'auteur s'il publie de nouveau son ouvrage, car le gouvernement fédéral de Stephen Harper a enterré cet accord depuis l'élection fédérale de 2006.

Puisque l'ouvrage traite de l'identité, il propose un chapitre intéressant sur le multiculturalisme. Il est toutefois dommage qu'il commente peu l'expérience européenne en matière de gestion de la diversité culturelle. Enfin, peu est dit sur la question amérindienne, ce qui est dommage. [End Page 354] Malgré cette dernière critique, ce court essai nous incite à réfléchir sur les fondements de l'identité canadienne, et notamment l'influence européenne, qui constitue, malgré tout un des éléments de l'équation identitaire.

Dans le cas de l'ouvrage de Blattberg, la...

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