Le langage visuel by Catherine Saouter (review)

554 LETTRES CANADIENNES 2000 mutation du début de la décennie 1960, lorsque les associations d=enseignants délaissent le mode corporatif pour le mode syndical. Sur le plan comparatif, les auteurs montrent que les enseignants du secteur protestant sont plus qualifiés que ceux du secteur catholique, qu=ils ont de meilleures conditions salariales et qu=ils comptent plus de femmes. Quant aux associations professionnelles, elles sont plus centralisées chez les protestants, alors que, dans le secteur catholique, une panoplie d=associations cohabitent jusqu=à la Deuxième Guerre mondiale. Toutefois, chez les catholiques comme chez les protestants, * le corps enseignant a toujours cherché à se prévaloir de son rôle idéologique pour affirmer son unité professionnelle +. * * * Le petit ouvrage de Georges Croteau est plus spécialisé, puisqu=il porte sur l=avènement des études secondaires jusqu=à la Révolution tranquille, désignées sous le nom de * cours primaire supérieur +, et sur le rôle central qu=y ont joué les frères enseignants, précurseurs à partir de 1920 d=un syst ème d=éducation moderne. Le but de l=auteur est simple : montrer que c=est grâce à eux que le palier secondaire a vu le jour et s=est développé. En fait, sous le couvert d=une thèse de doctorat, Croteau se fait l=apologiste de l=œuvre des frères éducateurs dans le cadre de trois chapitres chronologiques : * Naissance du cours primaire supérieur +, * Croissance du cours primaire supérieur +, * Extension du cours primaire supérieur +. Puisant aux archives des congrégations religieuses, Croteau ne montre aucun esprit critique. L=œuvre de quasi-propagande à laquelle il se livre, prend toute son ampleur dans l=annexe où il fournit des renseignements * utiles + sur les communautés de frères. Ainsi apprend-on que le célèbre Camilien Houde a étudié chez les frères des Écoles chrétiennes, alors que les hockeyeurs Yvan Cournoyer et Yvon Lambert ont fait de même chez les frères de la Charité. * * * Il reste beaucoup à dire sur l=avènement et l=évolution du cours primaire supérieur, mais il ne semble pas que Georges Croteau soit la personne pour le faire. Par contre, souhaitons qu=Andrée Dufour, Thérèse Hamel, M=hammed Mellouki et François Melançon poursuivent leurs recherches sur le système d=éducation et la formation des maîtres aux XIX e et XX e siècles. (YVES FRENETTE) Catherine Saouter, Le langage visuel Montréal, XYZ éditeur, coll. Documents, 1998, 159 p., 22,95$ L=ouvrage de Catherine Saouter, professeure au Département de communications à l=Université de Québec à Montréal, constitue une excellente SCIENCES HUMAINES 555 introduction à l=étude des signes plastiques et iconiques ainsi qu=à la compréhension des éléments rhétoriques des documents visuels. Il importe de souligner que Saouter, à l=instar du Groupe μ, fait la distinction entre les plans plastique et iconique du signe. La première partie de cet ouvrage est consacrée à ces deux plans et comprend une analyse de la couleur, du clair-obscur, de la perspective ainsi que des figures du temps et de l=espace. Le lecteur apprend comment ces modalités fonctionnent sur le plan plastique et comment elles arrivent à créer une signification sur le plan iconique. La plasticité est en fait l=ensemble des conditions formelles du message visuel. Les interventions effectuées sur le plan plastique permettent une identification et une nomination des formes, ce qui constitue le plan iconique. En se servant d=un exemple très clair, Saouter explique la différence : sur le plan plastique, on peut avoir une ligne qui traverse le tableau et qui le divise en deux parties. Sur le plan iconique, le spectateur identifie cette ligne comme l=horizon (c=est-à-dire une ligne imaginaire où le ciel et la terre ou la mer semblent se joindre). Ainsi, l=auteure démontre comment les choix d=un créateur sur le plan plastique, c=est-à-dire au niveau des composantes formelles, se répercutent sur l=iconicité d=une image. La deuxième partie du Langage visuel vise à cerner comment les notions...