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HUMANITIES 195 Beausoleil disant qu'il veut, par ce livre, 'rendre compte de la vitalite qui anime ce champ culturel'? Du constat de I'abondance des publications poetiques, dont rend compte I'accumulation des auteurs presentes, a I'affirmation d'une 'vitalite,' il y a un pas qui n'est aussi aisement franchi que si I'on occulte Ie role joue par les multiples facteurs propres au champ de la production litteraire quebecoise qui autorisent et alimentent celte abondance. La preuve par la quantite ne saurai! suffire, et l'eloge de la prolixite, la fetichisation de I'ecriture, Ie rabiichage des poncifs nouvellevague finissent par engendrer une sensation d'etouffement. Celte plethore exigerait plus que jamais une critique salubre. Le livre de Beausoleil est un autre inventaire qui vient s'ajouter ii ceux par quoi 'l'existence d'une litterature devient irrefutable': sans doute, mais ii la volonte de tout recuperer ne faudrait-il pas que reponde un souci d'elimination? (M .A. PARMENTIER) Andre Brochu. L'Evasion tragique: Essai sur les romans d'AlUM Langevin Hurtubise HMH. 362. $22.50 L'essai d'Andre Brochu a re~u deux echos principaux et contradictoires. Dans La Presse du 29 juin 1985, Jean Basile reproche au critique de n'avoir pas lu en profondeur I'ceuvre de Langevin et d'avoir sacrifie ii l'academisrne des statistiques, des tableaux et des plans (p 19). Dans Lettres quebi!coises (automne 1985), Agnes Whitfield louange sans reserve L'Evasion tragique. Dans son introduction, Brochu precise qu'il s'attachera au fonctionnement de l'ceuvre de Langevin sans negliger Ie 'poids du sens' (p 4). n analyse ensuite la place que tient cet ecrivain dans sa generation et Ie qualifie d'existentialiste 'au sens large.' Cette notion, reprise plusieurs fois (pp 15, 34, 229), n'est jamais precisee. Le chapitre 2 est consacre au premier roman, Ie troisieme au deuxieme roman et ainsi de suite. La structure materielle du texte est alors abordee; cela consiste pour Brochu ii mentionner pour chaque partie du roman, Ie nombre de pages et de chapitres. Ce procede est repris pour tous les romans. Vne double thematique est signalee, l'amour et la mort. Le critique dit qu'il s'en servira cornme d'une 'plateforme privilegiee' (p 41) pour etudier les significations du roman, mais cet approfondissement, reporte ii plus tard, n'apparait jamais. Pour eclairer la dyade thematique force/faiblesse incarnee par Jean Cherteffe et son frere Marcel, Brochu recourt ii plusieurs explications, par exemple, la problematique de La Reieve, mais aussi les ceuvres de J.-P. Sartre et de Camus. Ces rapprochements eloignent Brochu du noyau thematique autour duquel se cree toute I'ceuvre de Langevin, it savoir une 'identite malheureuse' comme situation de base de tous les heros, qui se developpe avec Iyrisme en allegorie du Pays. C'est de cette double valeur universelle et nationale que procedent toutes les figures de l'reuvre, comrne aussi la grandeur de celle-ci. Par ailleurs, Brochu fait un long developpement sur Ie Bildungsroman (Goethe) ou roman d'apprentissage (pp 83-8) qu'iI a tendance II confondre avec Ie roman d'initiation (Novalis). Ce detour ne ramene pas Ie critique II Langevin. Et iI ne dit pas, en particulier, qu'aucun apprentissage reel n'est represente dans cette reuvre parce qu'aucune instance parentale ne parvient jamais II s'y constituer. Le chapitre 3 est consacre aPoussiere sur la ville dont Brochu analyse la formule narrative, degageant la voix d'un narrateur tout-puissant qui lui semble 'inspire de Camus' (p 113). Le theme de I'adultere est ensuite rapproche de Madame Bovary et de L'Elemel Mari. Certaines interpretations sont peu convaincantes, comme quand Brochu se livre II une exploration du domaine consonnantique et voit dans Ie prenom du restaurateur syrien, Kouri, un sens cache:'coup-rit: Ie coup qui metamorphose un etre humain en mari trompe, objet d'universelle risee' (p 150). Un rapprochement interessant est fait entre Alexandre Chenevert et Ie heros de Poussiere sur la ville. Une comparaison des trois premiers romans sous I'angle du code hermeneutique incite Brochu II conclure que'Le Temps des hommes n'est pas une plus grande...

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