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SCIENCES HUMAINES 489 seule omission : le * tableau de Monsieur Blanchet +, mentionné trois fois dans le texte, ne figure pas dans les notes. L=ouvrage est complété par un index (malheureusement incomplet), par des photographies d=époque et par des appendices consacrés à la famille du Ranquet. (DAVID M. HAYNE) Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760B1896. Vol. 1 Montréal, Fides, 565 p. On se souviendra de l=an 2000 comme un excellent millésime pour les crus en histoire socioculturelle. Après Les Franco-Américains de la NouvelleAngleterre , rêves et réalités (Sillery, Septentrion), l=œuvre magistrale d=Yves Roby, voici le premier volume du projet tant attendu d=une histoire des idées au Québec, produit par la plume prolixe d=Yvan Lamonde. Projet hardi et quelque peu téméraire il va sans dire, vu la mouvance et la complexité de l=objet d=étude, le vaste registre de la période B deux siècles, de la Cession à la Révolution tranquille B et la multiplicité des intervenants. Devant les visées de l=ouvrage, le lecteur pourrait craindre la chronique érudite où les idées s=enfileraient comme autant de perles sur le fil du temps. Il pourrait aussi s=inquiéter d=un éventuel survol impressionniste, où la volonté d=une explication cohérente gommerait les idiosyncrasies historiques, assimilées à des détails accessoires. Que le lecteur soit rassuré puisque le livre remplit plusieurs de ses promesses. D=entrée, l=auteur les annonce. Son projet n=est pas celui d=une * archéologie de la pensée québécoise + ou d=une * identification d=une trame intellectuelle unique qui traverserait une période donnée +. Aux yeux de l=auteur, un élément prévaut. L=histoire des idées proposée par Yvan Lamonde se veut foncièrement une histoire sociale. En effet, * elle entend rendre compte du circuit complet des idées, de leur production, de leur diffusion, de leur réception +. En ce sens, l=intention est neuve. Elle se distingue ici B et il eût été séant de le mentionner dans ce livre B de l=excellent opuscule de Fernande Roy sur l=Histoire des idéologies au Québec aux XIX e et XX e siècles (Montréal, Boréal, 1993), qui insistait sur la matrice du libéralisme dans le monde des idées. L=intention y est aussi féconde, puisqu=elle se présente sous un mode d=intelligibilité permettant différents angles d=approche : ceux des influences et des transferts culturels, ceux de la naissance, de l=épanouissement et du déclin des idées, etc. Dès lors, suivant un ordre chronologique convenu, l=auteur esquisse dans un premier volet l=armature de ce système communicationnel. Des sociabilités rurales et urbaines fondées respectivement sur les cultures de l=oral et de l=écrit, il dégage entre 1760 et 1815 les prodromes d=une * opinion publique + (p. 67B82), issue de l=avènement du régime parlementaire et de l=imprimé, opinion se nourrissant entre autres de l=opposition 490 LETTRES CANADIENNES 2000 entre The Quebec Mercury et Le Canadien. Ici, relevant du contenu des idées en soi, le concept d=* opinion publique + apparaît peu approprié pour l=analyse. Suivant l=acception habermassienne, celui d=* espace public + refléterait plus justement l=objet étudié. En effet, ce concept renvoie au contenant des idées, à la structuration systémique d=un lieu privilégié où s=affrontent les protagonistes des élites définitrices qui cherchent à s=assurer l=hégémonie de leur idéologie. La Chambre d=Assemblée, la pétition, le journal ne sont pas des opinions en tant que telles. Plutôt, ils les expriment publiquement. Pour les périodes ultérieures, Lamonde cerne l=évolution du système communicationnel. Dans la foulée des travaux d=un Gilles Gallichan, il constate l=importance du livre et de la bibliothèque qui, conjugués à l=influence du monde éducatif, des journaux et de la vie associative, facilitent la propagation des idées...

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