Gabrielle Roy inédite suivi de La maison rose près du lac, nouvelle inédite ed. by François Ricard, Jane Everett (review)

500 LETTRES CANADIENNES 2000 d=un côté les événements de la vie de Garneau et de son milieu, et de l=autre, des repères historiques (canadiens et mondiaux), toile de fond de la vie du poète. (NICOLE CÔTÉ) Gabrielle Roy inédite suivi de La maison rose près du lac, nouvelle inédite, s. la dir. de François Ricard, et Jane Everett Québec, Nota bene, coll. Séminaires, 233 p., 19,95$ Voué à l=œuvre inédite de Gabrielle Roy, le livre de François Ricard et Jane Everett rassemble huit études et une table ronde animée par la fine fleur de la critique québécoise. Il offre en outre une nouvelle inédite, * La maison rose près du lac + B dont on croit deviner qu=elle suscitera une floraison de lectures féministes. Au seuil de l=ouvrage, François Ricard et Jane Everett font un tour d=horizon de l=écriture * immergée + de l=auteure. L=équipe de recherche par eux réunie se propose d=étudier l=ensemble des écrits inédits et épars. Il s=agit avant tout de fournir au dilettante et à l=exégète un corpus * renouvel é +, dotant l=œuvre d=une dimension nouvelle. Les deux critiques proposent un classement pratique qui départage quatre groupes de textes : les * quasi-inédits +, les * inédits + (dont La saga d=Éveline), la correspondance, riche de * plus de 2 000 lettres +, enfin la famille des manuscrits. L=étude s=achève sur une réflexion fondamentale à deux volets : le droit de publication des inédits, le droit de lecture et d=analyse. C=est avec * d=extrêmes précautions +, soulignent sagement les auteurs, qu=il faudra aborder ces écrits, sans jamais oublier leur * caractère second + en regard des textes canoniques. La première analyse, celle de Dominique Fortier, s=interroge sur les * passages fantômes + du Temps qui m=a manqué, c=est-à-dire les segments supprimés par l=auteure. Fortier y relève avec finesse les traces d=une * certaine forme de féminisme engagé +, à distinguer de * l=essence + même d=un texte qui se veut * exploration + du passé. Ainsi, au niveau de l=énonciation , il faudrait voir dans cet * échange de voix + qu=évoque la narratrice entre sa mère morte et elle-même, un don de la mère qui * lègue [...] sa voix à la vivante, laquelle l=intègre pour la mêler à la sienne +. Yannick Roy choisit de suivre, dans trois nouvelles inédites, cette * quête de l=idylle + qui semble se dessiner chez Roy à partir de 1945. Elle observe une forte axiologisation à l=endroit du traitement des personnages, qui fait de l=idylle une tonalité narrative vers laquelle Roy tend de manière plus ou moins consciente. Cette réflexion autorise des rapprochements séduisants : Alexandre Chenevert, par exemple, serait * métonymiquement le résultat d=un mélange de Bonheur d=occasion et de La Petite poule d=eau +. Sophie Montreuil propose une première lecture de * La maison rose près SCIENCES HUMAINES 501 du lac +, basée sur un état rigoureux des * recoupements + entre ce texte, * La route d=Altamont + et Le temps qui m=a manqué. Cette démarche s=assortit d=une intéressante réflexion sur les différents traitements de * la relation mère-fille(s) +. Les trois textes soulignent le rôle * déclencheur + de la mère, nécessaire pour la rupture et essentiel pour que s=affirment, chez la fille, individualité et autonomie. La saga d=Éveline permet à Christine Robinson de nous offrir une stimulante analyse du thème de la féminité. La particularité du texte, estime Robinson, tient au fait que * toutes les étapes de la vie d=une femme + y sont minutieusement présentées et commentées, plutôt de façon * négative +, et ce, des premières règles jusqu=à la ménopause. Il n=en faudrait pas plus B mais l=auteure prend soin d=appuyer sa thèse par des arguments décisifs B pour déclarer l=œuvre * subversive + du côt...