Le cinéma en histoire. Institution cinématographique, réception filmique et reconstitution historique ed. by d'André Gaudreault, Germain Lacasse, Isabelle Raynauld, and: Cinéma : acte et présence ed. by Michel Bouvier, Michel Larouche, Lucie Roy, and: Cinéma/Canada ed. by Marta Dvorak (review)

SCIENCES HUMAINES 557 Le cinéma en histoire. Institution cinématographique, réception filmique et reconstitution historique, s. la dir. d=André Gaudreault, Germain Lacasse et Isabelle Raynauld Paris, Méridiens Klincsieck et Québec, Nota bene, 1999, 348 p., 24$ Cinéma : acte et présence, s. la dir. de Michel Bouvier, Michel Larouche et Lucie Roy Lyon, Centre Jacques-Cartier et Québec, Nota bene, 1999, 244 p., 23$ Cinéma/Canada, s. la dir. de Marta Dvorak Rennes, Presses universitaires de Rennes, 115 p., 65FF En 1995, les cent ans du cinéma occupèrent une place d=honneur parmi les préoccupations des historiens et des chercheurs de maintes disciplines. Festivals, colloques, rencontres, projets se multiplièrent, surtout en France et dans les pays francophones. Bien des colloques revêtirent un caractère international. Peut-être pour cette raison, a-t-on attendu quelques années avant d=en voir les traces imprimées. Les actes de deux colloques internationaux organisés au Québec viennent de paraître aux Éditions Nota Bene, avec publication parallèle en France. Et un ouvrage collectif sur le cinéma canadien, incorporant une visio-conférence de 1996, nous arrive de Rennes. Le premier colloque (organisé à Montréal sous le titre * Le cinéma cent ans après +) fut le fruit d=une collaboration entre l=Association québécoise des études cinématographiques (AQEC) et GRAFICS, groupe de recherche basé à l=Université de Montréal. L=AQEC organise des colloques cinématograpiques depuis 1983, souvent, comme ici, en collaboration avec d=autres organismes. GRAFICS, sous la direction d=André Gaudreault, trouve ses origines dans le GRAF, fondé en 1984 à l=Université Laval. Il sert de point de mire aux recherches canadiennes portant sur le cinéma des premiers temps (1895B1915), surtout mais pas seulement au Québec. Ainsi la plupart de ces dix-sept participants sont universitaires du Québec (avec trois Étasuniens et deux Français). Le deuxième colloque (Cinéma : acte et présence) se déroula au Musée de la civilisation de Québec, dans le cadre des activités du Centre Jacques-Cartier de Lyon (et avec le soutien de l=Institut Lumière de la même ville). Quand même il compta plusieurs des membres actifs de l=AQEC et GRAFICS parmi ses seize participants (sans parler des cinq Européens), y compris trois des présentateurs du Cinéma en histoire. L=anthologie rennaise inclut deux noms qui figurent à la table des matières du colloque de Québec. Ces deux publications-ci se terminent avec la transcription d=une table ronde ou visio-conférence réunissant chercheurs et cinéastes. Le groupe GRAFICS marqua sa présence à Montréal avec quatre 558 LETTRES CANADIENNES 2000 communications portant sur le cinéma des premiers temps au Québec; celle du prolifique André Gaudreault alla jusqu=à inclure le scénario d=un spectacle qui mit sur scène un boniment reconstitué qui aurait accompagné des vues animées tournés à Québec vers 1900. Mais les participants du colloque ne passèrent pas sous silence l=importance (centenaire oblige) d=un bilan de l=historiographie cinématographique. Du célèbre colloque de Cerisy (1985, dont les actes portent le titre Histoire du cinéma : nouvelles approches, 1989), Gaudreault ramena deux participants. Chaque contribution aurait pu servir d=introduction à un des colloques. Jean-Pierre Jeancolas dut revisiter son célèbre * bilan navré des histoires du cinéma français + dix ans plus tard. Il reprit la grille d=analyse d=Allen et Gomery (Film History : Theory and Practice, 1985; traduction française 1992) qui avaient décrit l=éclatement de l=histoire totalisante de la vieille école en tant d=histoires partielles B technique, économique, sociale, esthétique (à laquelle Jeancolas ajouta l=histoire institutionnelle et celle de la réception). Dans ce contexte, il regretta le bornage et la fragmentation typiques de la course aux sujets de mémoire et de thèse. Les synthèses seraient donc à attendre et feraient partie d=une histoire culturelle plutôt que d=une histoire de l=art. Le cinéma...