In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

SCIENCES HUMAINES 469 n=y est pas saisi uniquement comme appareil théorique, mais comme profondément ressenti par un sujet à la fois exalté et souffrant. Enfin, dans * Mourir est un jeu d=enfant +, Herménégilde Chiasson fait pendant au texte d=ouverture de Régine Robin en évoquant la difficulté et la richesse des phénomènes de créolisation en Acadie. La publication de cet excellent dossier revient au directeur sortant de Francophonies d=Amérique, Jules Tessier. OUVRAGES REÇUS Cahiers Anne Hébert, n o 2 (2000). Cahiers Éthier-Blais, n o 3 (2000). Cinémas, vol. 9, n os 2-3 (1999); vol. 11 (automne 2000). Études françaises, vol. 36, n os 1, 2, 3 (2000). Études littéraires, vol. 32, n os 1-2 (printemps 2000). Francophonies d=Amérique, n o 10 (2000). Globe, vol. 3, n o 1 (2000). LittéRéalité, vol. 12, n os 1, 2 (2000). Protée, vol. 27, n o 3 (1999-2000); vol. 28, n o 1 (2000). Tangence, n os 62 et 63 (2000). Voix et images, n os 74, 75, 76 (2000). Sciences humaines Catherine M. Grisé, Le conte en vers gaillard : de Jean de La Fontaine à Guillaume Apollinaire New York, Ottawa, Toronto, Legas, 260 p. * Dans un dictionnaire français-anglais qu=Abel Boyer faisait paraître au début du XVIII e siècle, ce dernier proposait assez curieusement de traduire le mot * libertin + par wit (* bel esprit +). Mais une telle suggestion étonnera moins si l=on songe à l=un des contes en vers que Jean de La Fontaine donnait au public quelque quarante ans plus tôt et où il décrivait en ces termes le zèle avec lequel le père Bonaventure s=appliquait à parfaire l=éducation de la jeune Lise : Il suit sa pointe, et d=encor en encor Toujours l=esprit s=insinue et s=avance, Tant et si bien qu=il arrive à bon port. Lise riait du succès de la chose. Bonaventure à six moments de là Donne d=esprit une seconde dose. Ce ne fut tout, une autre succéda; 470 LETTRES CANADIENNES 2000 La charité du beau père était grande. (* Comment l=esprit vient aux filles + Le lecteur saisit sans peine la double entente et, avec l=émergence de ce sens aussi imprévu que plaisant, le récit d=une anecdote licencieuse donne lieu à un malentendu ingénieux qui, en confondant * l=esprit + de notre éducateur libertin avec son sexe, joue sur les mots pour mieux plaire et surprendre. Équivalent rhétorique et stylistique du libertinage de mœurs, cette liberté ingénieuse nourrit un art de dire et de badiner avec l=amour qui sont autant de traits constitutifs d=un genre dont on doit l=invention à La Fontaine : celui du * conte en vers gaillard +. C=est que rappelle opportunément Catherine M. Grisé dans l=introduction à une anthologie de contes réunis par ses soins et susceptibles de renouveler chez le lecteur moderne le plaisir que s=étaient proposé de susciter les auteurs qui ont illustré ce genre. * Trop souvent considérés comme un phénomène littéraire sans antécédents et sans suite +, Les contes et nouvelles en vers (1675) de La Fontaine ont, en effet, * lancé une mode littéraire qui allait fleurir tout au long des XVIII e et XIX e siècles +. C=est cette tradition que retrace Grisé de manière à mettre en évidence la spécificité d=un genre qui, distinct du conte moral ou mythologique, est par définition licencieux et comique. Ce qu=elle propose d=appeler le * conte en vers gaillard + se définit ainsi * par son sujet licencieux, par son but ludique, par sa liberté de style, et par l=importance primordiale de l=art de la narration +. Ces éléments de poétique président au choix des textes qui figurent dans cette anthologie et dont on sait gré à Grisé d=avoir enfin procuré au public une édition commode. C=est que les précurseurs de ce genre sont souvent beaucoup mieux connus, qu=il s=agisse du fabliau médiéval ou encore...

pdf

Share