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278 LETTERS IN CANADA 1994 l'individu et du social. Elle cite Fredric Jameson en passant, alors qu'un traitement en profondeur du travail de celui-ci aurait aide amieux asseoir ses hypotheses. En fait, Raoul propose une analyse sociologique du texte intimiste qui donne l'impression que Ie texte litteraire fonctionne comme un document historique dans lequel on peut piger les illustrations d'une certaine «n~alite» sociaIe donnee d'avance (la fonction denotative). Or, la sociocritique a demontre l'insuffisance d'une telle methode et, a sa place, nous a deja propose plusieurs etudes basees sur l'analyse du discours social. Les explications sociohistoriques de Raoul auraient aussi profite de la frequentation des etudes historiques demontrant la coexistence de plusieurs discours ideologiques dissonants au Quebec d'avant la Revolution tranquille. Raoul a fait son choix de textes a partir de soixante romans ou recits (repertories en appendice) qui sont completement ou presque completement rediges sous forme de journal intime (30 titres), qui adoptent partiellement cette forme (12), qui en comportent des extraits (14) ou qui contiennent des references a un journal intime (4). Apres une introduction ou l'auteure explique la theorie du narcissisme puis l'articule aux concepts de sexualite (> s'attache aux reuvres de Fran~ois Hertel, de Pierre Baillargeon, de Jean Simard, de Fran~oise Loranger, de Robert Elie et de Jean Filiatrault. «Gender Confusion and Self-Generation (1960-1990)>> contient des etudes d'reuvres de Jean-Paul Pinsonneault, de Marie-Claire Blais, de Jean-Jules Richard, de Michel Tremblay, de Madeleine Monette, de Gerard Bessette, de Jacques Godbout, de Jacques Garneau et de Genevieve Amyot. La partie intitulee «Writing and SelfEsteem : From Mirror to Voice» traite des livres de Paule Saint-Onge, de Yolande Chene, de Claude Lamarche, de Michele Mailhot, de Helene Ouvrard, de Rejean Ducharme, de Hubert Aquin et de Nicole Brossard. Et finalement, dans «Collective (Con)texts and (In)difference:» l'auteure analyse Babel, prise deux par Francine Noel. Cette ample documentation sur l'ensemble de la production intimiste fictive quebecoise nous convainc de l'interet de ce genre et servira a une nouvelle lecture d'un bon nombre d'auteurs dont certains sont des plus connus. (MARY ELIZABETH AUBE) Andre Gervais, Sas Montreal, Triptyque, 289 p., 22,95$ Un autre professeur de litterature vient de ceder ala tentation de reunir en livre des articles parus ici et la depuis une quinzaine d'annees - bien HUMANITIES 279 qu'il faille attenuer ce commentaire par un argument mathematique: la moitie des textes de Sas etaient, a ce jour, inedits. Retrospective oblige, commen. Pour effleurer deux recueils de Michel Gay») a celui publie a l'automne 1994 dans Voix et images (, c'est . Lecture d'un des derniers poemes de SaintDenys Garneau»), Gervais est demeure fidele a son parti pris analytique: celui de la materialite textuelle. n a, au fil des lectures et des analyses, agrandi Ie champ d'exploration, y annexant «les moyens et les termes de la poetique modeme» (avant-texte, apres-texte, intertexte, epitexte), mais«Ie texte de l'reuvre dans toutes les strates et tous les effets de sa mab ~rialite» a toujours constitue sa cible, son point a la fois fixe et fuyant. En ce sens, son parcours est exemplaire - a I'exception peut-etre de l'article consacre a Gaston Miron ou il semble avoir cede a un certain conformisme institutionnel. De ce fait, arretons-nous quelques instants a ce texte. Gervais a eu recours aux avant-textes, a accumule notes et citations, pour approfondir la lecture de l'reuvre. Toutefois, n'a-t-il pas malgre tout paye son tribut a l'hagiographie mironienne? Ainsi, Miron a-t-il peu publie? II «est- et, poetiquement, comme Walt Whitman ou Stephane Mallarme, ne sera peut-etre que - l'homme d'un seul livre ». Dans une note explicative, il poursuivra en ces termes: «L'homme d'un seullivre: comme Michel de Montaigne, aussi [...]. Montaigne, Whitman, Mallarme et Miron auront eu, auront pris le(ur) temps.» Montaigne et Miron? Gervais, a son tour, ne transforme-t-il pas tout ce que Miron a fait - ou n'a pas fait! - en or? De plus, il evoque la «presentation precieusement sobre...

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