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HUMANITIES 407 His/Dire populaire de I'Acadie, c'est l'ame du 'pays' qui se berce au flux et reflux de la maree; c'est aussi la parole milh?naire des ancetres venus defricher 1a terre et la mer; c'est enfin Ie 'souvenir materiel' de I'Acadie de Pelagie-Ia-charrette. (LAURENT GUY LAVOlE) Julien Naud. Une philosophie de {'imagination Collection 'Recherches' 23. Montreal: Bellarmin/Toumai: Desclee. 172. $11 .00 Recette pour un livre profond: Distinguer trois attitudes fondamentales . Illustrer l'application universelle de cette typologie il l'aide de quelques exemples. Pretendre que toutes les differences d'opinion en apparence irreductibles s'expliquent par Ie conflit de ces attitudes. Enfin montrer comment la Vraie Religion nous permet a la fois d'integrer et de depasser les contraintes de ces perspectives, partiales parce que partielles . Voila a peu pres Ie procede de Julien Naud. Ses trois categories sont la 'transcendance: qui refuse Ie monde tel qu'il est; I' 'intimite: qui s'integre a la nature, et I" exploitation' qui vise a la transformation par Ie travail du monde considere comme materiau. (Une quatrieme attitude, I' 'esthetisme: fait un bref tour de scene au premier chapitre mais disparait sans trace par la suite.) Le theisme aniconique, Ie symbolisme biocosmique 00. la dimension verticale n'est qu'un 'element immanent de la structure meme du Cosmos' (p 48), et la valorisation protestante du travail foumissent des exemples religieux de ces attitudes. Freud, Maslow et Skinner leur correspondent parmi les psychologues. Ces demiers echantillons sont peu convaincants. En effet I'auteur fait lui-meme remarquer que pour Freud 'Ia seule realite veritable [estll'objet de la science' (p 67). Malgre la presence chez Freud d'une symbolique de la verticale, ce n'est done pas d'une transcendanee de la nature, mais d'une superposition de couches dans la nature qu'il s'agil. D'autre part, ne pourrait-on pas attribuer ala conception d' 'experiences de pointe' de Maslow, ou a I'appel meme de Skinner a la manipulation de notre propre conditionnement 'au dela de la liberte et de la dignile' un aspect transcendant ? Ce qui est plus grave, c'est que ce n'est pas seulement I'application des categories de Naud qui semble arbitraire, mais Ie choix meme de ses categories. Celles-ci nous proposent une fa~on de voir les choses: soit - cela peut faire un agreable jeu de salon. Mais n'est-il pas vain d'esperer y trouver une quelconque rigueur? Les deEauts de cette methode sont manifestes au dernier ehapitre, ou l'auteur s'adresse au probleme fascinant de la 'continuite entre Ie monde imaginaire et Ie niveau biologique' (p 146). Mais pour Naud ce n'est pas la un probleme 4~~ LETTERS IN CANADA 1979 de taille: iI suffit de se refugier dans un finalisme facile, en postulant 'un element autre que Ie desir, que nous appellerons I'esprit' et qui 'pousse en avant' (p 153). Iei encore, l'arbitraire est roi. Pourtant I'auteur s'en defend en cherchant 11 montrer que sa triade decoule de la structure meme de I'imagination. Mais pour tout lecteur que son titre aurait alleche, ce qu'i1 nous apprend sur !'imagination est decevant: elle est intentionnalite; elle est 'depassement de toutes les formes et effort de saturation du champ imaginaire par Ie deploiement des formes' (p 97). Ces deux mouvements, additionnes du 'scheme du travail' qui cherche 11 transcender Ie temps (p 105), s'a1ignent de bon gre avec Ie projet de I'auteur. Mais aucune demonstration n/est avancee pour nous convaincre qu/un autre schema ne serait pas tout aussi vraisemblable . Par ailleurs, que nos attitudes aient leurs racines dans I'imagination n'explique aucunement les conflits en apparence irreductibles qui s'elevent entre elles. L'auteur s'etait pourtant fixe comme premiere tache 'de rendre compte de la pluralite des positions' (p 6). La veritable explication reside sans doute dans Ie fait que les attitudes fondamentales sont 'exterieures' ou 'prealables' aux opinions scientifiques ou religieuses qU'elles determinent (p 124). Mais s'i1 en est ainsi, selon quels criteres pouvons nous juger quand iI s'agit d' 'erreurs et de...

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