Abstract

Dans son roman La Danse sur le volcan, Marie Chauvet décrit l’univers théâtral de Saint-Domingue et éclaire la participation des femmes dans les luttes contre l’esclavage. Elle représente des personnages féminins qui remettent en question certaines prescriptions culturelles coloniales. Ainsi, Chauvet produit un récit novateur de la Révolution haïtienne: elle signale que la solidarité féminine transforme le récit de l’émulation des classes et des races en un discours d’entraide sociale et raciale. Empruntant notre approche méthodologique à Judith Butler (fluidité performative), Kimberlé Crenshaw et Patricia Hill Collins (intersectionnalité), nous démontrerons que Chauvet peint l’esclavage comme une triple domination sexuelle, sociale et raciale. En outre, elle décrit l’engagement politique des femmes et propose un modèle national dans lequel ces trois hégémonies disparaissent. Les femmes envisagent un bien-être collectif généralisé et la construction d’une nation idéale qui repose sur un universalisme réel et ne se limite pas exclusivement à des sujets masculins.

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