Abstract

L’article propose, d’une part, une analyse de l’écriture frontalière/du border writing (Hicks 1991) dans l’œuvre de quelques écrivains migrants du Québec dont Dany Laferrière, Wajdi Mouawad, Abla Farhoud, Ying Chen, Régine Robin, Marco Micone et Naïm Kattan. Il s’agit d’analyser la frontière non pas sur le plan thématique, mais en tant que pratique d’écriture, c’est-à-dire de montrer comment les écrivains migrants cherchent constamment dans leurs œuvres à franchir et à repousser les frontières, quelles qu’elles soient. L’écriture frontalière est, d’autre part, observée du point de vue de ses effets de lecture, puisqu’elle incite le lecteur à développer une vision multidimensionnelle du texte et contribue à brouiller ses repères géographiques, linguistiques, culturels, etc. L’article se conclut par l’hypothèse selon laquelle le décentrement culturel et identitaire vécu par les écrivains migrants et les pressions qu’ils subissent de la part de l’institution littéraire les conduit à un recentrement sur la parole poétique.

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