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Reviewed by:
  • Wann-Chlore
  • J. H. Mazaheri
Balzac, Honoré de . Wann-Chlore. Translated from the French, with notes, by Eric H. du Plessis . Preface by M. A. Wellington . Lewiston, ny: The Edwin Mellen Press, 2005. xxi + 377 pp.

L'intérêt manifesté depuis quelques années pour les romans de jeunesse de Balzac continue, surtout depuis la publication en 1999 en deux gros volumes aux éditions Robert Laffont par André Lorant de ces ouvrages de l'apprenti romancier, futur grand génie. Wann-Chlore, le dernier de ces romans précédant Les Chouans, le premier de La Comédie humaine et chef-d'œuvre incontesté, a été également publié la même année 1999 par Thierry Bodin aux éditions Mémoire du Livre. Si ces œuvres de Balzac, qui signait encore Horace de Saint-Aubin, sont très peu connues des Francophones, elles sont pratiquement ignorées de ceux qui ne peuvent les lire dans l'original. Or Eric du Plessis, qui avait déjà eu le mérite de traduire il y a une dizaine d'années La Grande Fée en angalis (E. Mellen Press, 1996), a eu le courage d'offrir aux mêmes éditions dans cette langue accessible au monde entier une autre traduction précieuse, celle de Wann-Chlore. C'est un heureux événement, vu que c'est bien la première fois que ces œuvres sont traduites dans une autre langue, et pas seulement en anglais. Mais, dira-t-on, le non spécialiste peut-il vraiment s'intéresser à ces romans? Une double réponse s'impose: premièrement, ces ouvrages, en particulier Wann-Chlore, sont loin d'être médiocres – et Eric du Plesssis nous le fait bien sentir dans sa traduction fidèle et consciencieuse; deuxièmement, cette traduction n'est pas destinée seulement au non spécialiste – après tout les éditions Mellen visent essentiellement des universitaires – ou au non Francophone, elle répond également à un besoin important, à savoir celui de rendre dans d'autres langues les œuvres des grands classiques. Tout Balzac, comme tout Tolstoi, comme tout Shakespeare, devrait être traduit, même si leurs créations ne sont pas de qualité égale, même si tout ce qu'ils ont écrit n'est pas très intéressant. Balzac est aux yeux de beaucoup de gens, Henry James entre autres, le romancier le plus important du monde: il n'est ni le plus spirituel, ni le meilleur styliste, mais aucun autre romancier n'a eu autant d'influence. Même un grand spirituel comme Dostoievsky commence sa carrière par une traduction d' Eugénie Grandet. Balzac est bien l'équivalent de Shakespeare [End Page 676] dans le genre romanesque, et c'est pour cela que depuis longtemps on a traduit non seulement toute La Comédie humaine – quelques quatre-vingt-dix ouvrages, dont certains n'ont pas grand intérêt, mais le nombre des chefs-d'œuvres y est impressionnant – mais aussi Les Contes drôlatiques et le théâtre. Souhaitons qu'un jour toute son œuvre soit au moins traduite en anglais, seule langue véritablement universelle, et que tous ceux qui ne peuvent pas le lire en français, aussi bien que les amateurs du grand art qu'est la traduction, puissent apprécier davantage l'apport du génie français à la culture mondiale.

Wann-Chlore est, croit-on, le meilleur ouvrage du jeune Balzac avant La Comédie humaine. Certains écrivains comme George Eliot ont fait preuve de maîtrise dès leur premier travail: les trois nouvelles que forment les Scenes of Clerical Life (titre d'ailleurs inspiré par Balzac) sont des chefs-d'œuvre incontestés. Balzac, lui, n'a pas eu cette chance-là: il a travaillé dur pour apprendre son métier, et puis il y a eu tous ces échecs qui font qu'il va renoncer à la littérature après Wann-Chlore, publié en 1825, après des années de travail et d'expérimentation dans différents genres. Sa sœur Laure, dans la biographie qu'elle publia quelques années après la mort du romancier, dit...

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