Abstract

Dans "Un Cœur simple," la fonction narrative du père et de ses substituts s'articule à la crise de la religion confrontée à la modernité. Toujours du côté de la médiocrité, du désenchantement et de la déception, la figure du père constitue, cependant, au cœur de la narration, une autorité opératoire. L'inflation de l'instance paternelle va de pair ici avec l'image d'une croyance extravagante, une forme moderne du croire. En s'émancipant de tout intermédiaire, celle-ci crée son propre rapport à la transcendance. Elle ne s'arrache pas pour autant à l'adhésion collective de la foi. Il semble dès lors que, loin de s'ériger contre la croyance, le récit lui-même relève, au contraire, du besoin de croire, malgré l'effondrement des certitudes religieuses dans la seconde moitié du 19e siècle. (In French KV)

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